« À cause des fans, mon père avait dû surélever les murs de la maison ! »
Brigitte Wajntrob, fille de l’imprésario de Mike Brant
Fille de Simon Wajntrob, décédé en , Brigitte Wajntrob a vécu en témoin privilégié les séjours seynois de Mike Brant. Lycéenne à Paris, elle avait une quinzaine d’années quand le chanteur venait profiter du calme de la maison de vacances familiale.
Quels souvenirs gardezvous de cette époque ?
Ce sont parmi les plus belles années de ma vie. J’étais une vraie fan de Mike. Ma chambre était tapissée de posters de lui !
Alors imaginez, des vacances avec lui… Pour moi, c’était un grand frère. On riait beaucoup.
Comment s’est-il retrouvé là ?
Mon père, qui était son imprésario, l’avait invité. Mike vivait aussi chez nous, à Paris. Tout ça est l’histoire d’une rencontre peu de temps auparavant : Mike voulait investir dans la peinture et mon père était marchand des oeuvres de Salvador Dali. Les deux parlaient hébreux. Le courant est vite passé.
Quand est-il venu exactement ?
Après sa tournée de , Mike, épuisé, est venu chez nous. Il reviendra en aussi, après sa première tentative de suicide. Et à Pâques, en , deux semaines avant sa mort [ avril, ndlr]. Mike n’allait pas très bien à cette période et on essayait autant que possible de ne jamais le laisser seul. Contrairement à ce qu’il s’est dit, nous étions seuls à nous occuper de lui pendant les deux ans et demi de sa dépression.
Comment était-il ici ?
Décontracté, tranquille. Il profitait de la piscine et du sauna. C’est lui qui avait baptisé la maison « villa Gipsy », signe qu’il s’y sentait bien. À Saint-Elme, il appréciait que les gens soient respectueux de sa tranquillité. Ici, il a appris à aimer le pastis. Il jouait au flipper, aux boules… Pour la petite histoire, le trophée « Mike Brant » a perduré après sa mort.
Il a toujours pu garder sa tranquillité à Saint-Elme ?
C’était parfois un peu plus compliqué. À cause des fans qui tentaient de l’apercevoir, mon père avait fini par faire relever le mur de la maison ! À Saint-Elme, ça allait encore mais dès qu’on sortait, ça virait à l’émeute. Je me souviens qu’une fois, à SixFours, une fille lui a foncé dessus avec des ciseaux pour lui couper une mèche de cheveux !
Vous habitez encore dans la villa Gipsy ?
Non, la maison a été vendue en . Mais je vis toujours à La Seyne, où mon père est enterré.