Au coeur des spéculations à droite, François Baroin élude la question de sa candidature à la présidentielle
Ira, ira pas ? Alors que les spéculations s’intensifient sur sa volonté de représenter la droite en 2022, François Baroin a soigneusement éludé hier la question de sa candidature potentielle à la présidentielle.
« Je ne vais pas vous répondre » ,a déclaré le président de l’Association des maires de France (AMF) sur la scène des « Rendez-vous de la jeunesse » organisés par les Républicains au Port-Marly (Yvelines) pour célébrer le rassemblement en cette rentrée 2022, et dont il était l’invité vedette. La question posée par l’un des quelque 1 000 jeunes présents – « Serez vous candidat à l’élection de 2022 ? » – était dans tous les esprits, alors que des doutes ont surgi ces derniers temps dans les rangs de LR. François Baroin, soutenu notamment par le président du parti Christian Jacob et le président du Sénat Gérard Larcher, ne serait « pas dans l’état d’esprit de quelqu’un qui y va, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y va pas », avançait un cadre du parti. Un élu invoquait les «signaux faibles » laissant penser que « François Baroin n’ira pas », comme l’invitation au Port-Marly de la dissidente Valérie Pécresse, ou le changement de calendrier évoqué par LR pour désigner son candidat. Il l’a assuré : il se prononcera « en temps et en heure, en responsabilité, avec la passion du pays » et «lavolonté de tout faire pour être un facteur d’union et non de division » de sa famille politique. Mais au détour de sa longue intervention, où il a méthodiquement critiqué le bilan d’Emmanuel Macron, il s’est interrogé : « Est-ce qu’une réussite, c’est réussir dans la vie, ou réussir sa vie ? C’est plutôt quand même réussir sa vie. » Et de vanter « la liberté de pouvoir écrire son histoire de la manière dont on l’imaginait ».
« Pas que la politique dans le sang »
En novembre dernier déjà, cet ancien journaliste d’Europe 1 affirmait sur son ancienne station : «Je n’ai pas que la politique dans le sang » et « je ne suis pas sûr que je me dirai à la fin, une fois que j’aurai terminé de compter mes points retraite, que j’aurai raté ma vie si je ne suis pas président de la République ».
Hier au Port-Marly, les militants ont ovationné debout un François Baroin concluant que « peu importe l’histoire que nous aurons à vivre dans les semaines, mois et années à venir, je serai à vos côtés ». « Attendons quelques semaines, on aura la couleur de la fumée », conseillait flegmatiquement le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, en marge du meeting. Mais cette ambiguïté laissera sans doute sur leur faim ceux qui, chez LR, attendaient «unsigne» . « S’il n’y va pas, qu’il le dise. On aura le temps de se retourner, on n’est pas en manque de prétendants », affirmait un député avant la rentrée.
Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Bruno Retailleau notamment se sont déjà positionnés pour la présidentielle. De quoi réveiller la crainte d’une guerre des ego, dont la droite ne se relèverait pas. «Jene laisserai pas, ou ce sera sans moi, faire n’importe quoi » ,aavertiGérard Larcher, en appelant LR à «méditer cette formule dans les mois qui viennent : tous pour un, un pour tous ! »