Nice-Matin (Cannes)

Vos questions sur la Covid-

- GRÉGORY LECLERC

Où en est-on de l’obligation de porter un masque pour les joggeurs ?

Le préfet des Alpes-Maritimes a apporté hier soir des précisions sur le port du masque obligatoir­e pour les joggeurs. Son arrêté du 20 août dernier ne prévoyait en effet pas de dispositio­ns spécifique­s pour les activités sportives. Le 2 septembre, le préfet avait donc pris la plume pour indiquer que « les joggeurs sont astreints, comme les piétons, au port du masque ». Une obligation que nombre d’internaute­s, notamment les coureurs à pied, avaient jugé quasi impossible à respecter. Concernant les usagers utilisant un vélo, une trottinett­e, un skate, des rollers ou un overboard, le préfet estimait qu’ils n’étaient, eux, pas astreints au port du masque « s’ils se trouvent sur une voie dédiée de type pistes cyclables, routes, chemins ». Avec un bémol : « Sauf si l’activité est exercée à proximité d’une zone de forte concentrat­ion de personnes » ,ou« lors d’arrêt à proximité d’une zone à forte concentrat­ion de public ». Depuis, la donne a changé. Dans un arrêt rendu ce dimanche, le Conseil d’État a demandé, statuant sur un arrêté similaire du préfet du Rhône, de ne pas imposer le masque aux joggeurs «età tous ceux qui pratiquent une activité physique ou sportive ». Aucun sportif n’est donc concerné.

Seulement en zone urbanisée

Le préfet des Alpes-Maritimes va-t-il appliquer la jurisprude­nce ? La réponse qu’il apporte hier soir à Nice-Matin est plus nuancée que la demande du Conseil d’État : « Il s’agit de faire preuve avant tout de bon sens : le port du masque s’impose pour les joggeurs courant en zone urbanisée mais ne s’impose pas pour les joggeurs courant seuls en montagne

les ils Le que préfectora­l. n’auront cyclistes préfet par l’ensemble intégrées exemple. des pas ou Il se Alpes-Maritimes adeptes dans à de dit » porter Rien ces « le bien prochain de ne précisions le la change évidemment masque. trottinett­e ajoute arrêté pour seront : attentif d’État ont tenté de ». Deux aux victimes d’attaquer ordonnance­s associatio­ns, du l’arrêté coronaviru­s du dont du préfet Conseil le C-19, collectif sur le port Elles du masque jugeaient obligatoir­e en effet que en la extérieur. mesure est tout simplement pour les citoyens. inefficace Le et tribunal incompréhe­nsible administra­tif avait débouté les requérants pour un problème de procédure. Depuis le tribunal administra­tif de Nice n’a enregistré aucune autre procédure. Tourisme : l’activité partielle sera-t-elle prolongée ? Jean-Baptiste Lemoyne, d’État secrétaire chargé du Tourisme, a affirmé qu’elle le sera jusqu’à fin décembre 2020, « à des conditions préférenti­elles, avec un reste à charge de 15%» . Il intervenai­t à l’issue d’un séminaire du Comité de filière tourisme. « L’État est là et demeurera aux côtés des profession­nels comme il a été présent dès le 14 mai lors de l’annonce du plan tourisme de 18 milliards, les outils sont là et ils montent en puissance. »

Pourquoi les présentate­urs télé et leurs invités ne portent pas de masques ?

Des discussion­s sont en cours entre gouverneme­nt et partenaire­s sociaux de l’audiovisue­l, en vue d’appliquer sur les plateaux la règle du port du masque, obligatoir­e en entreprise depuis le 1er septembre.

Les représenta­nts du personnel « considèren­t difficile pour les journalist­es et les invités de porter le masque [en plateau] pour des raisons sonores ».

Autre argument évoqué, l’image « anxiogène » des présentate­urs masqués en plateau. « Avoir des journalist­es masqués à l’antenne peut être anxiogène et cela pose un problème de son et d’image », a relevé la présidente du groupe de France Télévision­s, Delphine Ernotte, au Journal du dimanche.

Les rédactions mettent également en avant les nombreuses règles sanitaires édictées, dès les premiers accès, dans les studios, bureaux et salles de montage. Le directeur général d’Altice Médias France, groupe qui détient BFMTV et RMC, a ainsi indiqué à CheckNews que « l’accès aux studios respecte un protocole sanitaire extrêmemen­t strict, que nous allons encore renforcer ».

Faut-il porter le masque en voiture ?

Celui-ci n’est pas nécessaire lorsque le conducteur est seul ou accompagné d’un ou plusieurs membres de son foyer, explique la préfecture des Alpes-Maritimes.

Mon employeur refuse le télétravai­l mais ne distribue pas de masque, puis-je exercer mon droit de retrait ?

Pas forcément, le droit de retrait visant une situation particuliè­re de travail et non une situation générale de pandémie. De plus, la responsabi­lité de l’employeur (qui peut parfaiteme­nt vous refuser le télétravai­l) face à la pandémie est évaluée au cas par cas, au regard de plusieurs critères. En effet, l’obligation d’ « assurer la sécurité et la santé physique et mentale des travailleu­rs » ne signifie pas l’absence de toute exposition des salariés à des risques sanitaires, précise le ministère.

Le droit de retrait est défini en applicatio­n des articles L. 4131-1 et suivants du Code du travail. « Un travailleu­r peut se retirer d’une situation de travail dont il a un motif raisonnabl­e de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé. »

C’est sur l’appréciation du « danger grave et imminent » que l’exercice de ce droit peut être jugé abusif, ce qui peut constituer une cause réelle et sérieuse de licencieme­nt. Cette appréciati­on relève le cas échéant, du juge qui vérifie le caractère raisonnabl­e du motif. En clair : si votre patron a mis en oeuvre les dispositio­ns prévues par le Code du travail et les recommanda­tions nationales, qu’il a informé et préparé son personnel, le droit individuel de retrait ne peut se faire. Toutefois, il est bien acquis que c’est à l’employeur qu’il revient d’approvisio­nner ses salariés en équipement­s de protection. Il encourt une lourde peine s’il ne remplit pas ce devoir de fourniture ou qu’il laisse certains salariés travailler sans le mettre.

Ce manquement peut alors être qualifié de faute inexcusabl­e, avec une indemnisat­ion à verser aux salariés touchés, s’il est démontré que l’employeur avait conscience du danger auquel était exposé le salarié et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaire­s pour l’en préserver.

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(Photo Dylan Meiffret)
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(Photo AFP) Jean-Baptiste Lemoyne.
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(Photo d’illustrati­on franceinfo)

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