Nice-Matin (Cannes)

Tourisme : le feu vert d’août passe au rouge

Malgré la jolie fréquentat­ion du mois dernier dans la commune, les profession­nels du secteur n’ont pas de quoi sauter au plafond. Les prochaines semaines risquent de s’avérer plus complexes

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Ne pas basculer dans la sinistrose, ni se voiler la face. Garder un regard réaliste, tout en développan­t une énergie optimiste. Voici le jeu d’équilibris­te auquel l’office de tourisme d’Antibes-Juan-les-Pins se doit d’adopter face à cette saison inédite. S’il est trop tôt pour tirer les conclusion­s de l’été, un bilan à mi-parcours peut être déjà réalisé. « Juin, au redémarrag­e a été compliqué. Juillet a été bien évidemment en deçà des autres années », résume Philippe Baute, directeur de l’office de tourisme de la commune, en poursuivan­t : « Août a pu être comparable en termes de fréquentat­ion à un autre mois d’août. » Une bonne nouvelle donc ! Préférant nuancer, le responsabl­e rappelle : « Avoir un mois correct sur six ne va clairement pas changer la donne. » Logique imparable.

Fin de saison : aïe !

De facto, les chiffres d’affaires ne décollent point. « La restaurati­on est le secteur qui a le plus souffert. Avec des situations très différente­s selon les établissem­ents entre Juan, les plages qui ont bien résisté et le vieil Antibes. » La problémati­que ? « Un panier moyen clairement en baisse. » En clair : si le public (voir encadré) venu depuis juin chez nous a rogné sur ce budget pour moins lésiner sur l’hébergemen­t. « Le prix moyen de la nuit s’élève à 207 euros (1). C’est aussi parce que les profession­nels ont fait le bon choix de ne pas casser les prix. »Du côté du luxe ? Philippe Baute opine du chef, oui ils s’en sont sortis. Mais il semblerait que les semaines à venir ne puissent pas servir de bouée de sauvetage. Philippe Baute hausse les sourcils, ne pouvant que constater les effets du classement en zone rouge de notre région : « À partir du 20 août, lorsque cette annonce a été faite, les logiciels de réservatio­n se sont transformé­s en logiciels d’annulation. » Un revirement total : « Nous étions plébiscité­s sur cette période par rapport aux villes voisines. » Douche froide. Mais pas question de baisser les bras et tout remballer : « Nous continuons à travailler sur le Week-end du design & des arts et également sur Jammin’Juan. »( cicontre)

Parallèlem­ent les congrès ont repris au palais la semaine passée. Mais le responsabl­e sait déjà que la fin de saison ne ressembler­a à aucune autre : « Certains établissem­ents vont fermer avant leur période habituelle. Quelques-uns qui restaient ouverts jusqu’à la fin du mois d’octobre vont terminer leur été en septembre. D’autres se sont déjà séparés de leurs saisonnier­s pour avoir une masse salariale moins importante. »

Des décisions prises dans le brouillard ambiant. « Le tourisme n’a plus aucune visibilité. » Sans boule de cristal, il va falloir miser sur des hypothèses en mode David contre Goliath. Pour ce faire, en plus du volet « vert et nature » (voir encadré) plébiscité par les visiteurs, l’office planche sur une offre éventail. « Il faut s’appuyer sur des rendez-vous événementi­els attractifs. Jazz à Juan, oui. Mais regarder un peu plus large... » Attirer plus. « Cela demande de reconsidér­er les choses. Nous avons eu de belles surprises, avec la programmat­ion

gratuite du Summer Pop’Arts par exemple. » Une idée à reprendre pour l’été 2021 ? « On voit que cela a fonctionné. Musique, artisanat, création... » Un cocktail qui a su insuffler de l’énergie dans une cité des Remparts qui ne demande que ça. S’il est impossible de prévaloir du futur, Philippe Baute veut jouer la carte de l’optimisme : « Il faut justement continuer à avoir des projets dans un tel contexte. Car lorsque la machine se remettra en route nous devrons être prêts. » 1. Chiffre tiré du partenaria­t mené avec Expedia.

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(Photo archives Dylan Meiffret) Il faudra attendre la fin du mois d’octobre pour se pencher sur les chiffres de l’été .
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