L’âme du club s’en est allée
À 71 ans, ce personnage emblématique des Dragons a tiré définitivement sa révérence laissant derrière lui une immense oeuvre sur et hors des terrains
Pierre Ailhaud est décédé ce week-end dernier laissant une famille et des amis éplorés. Figue iconique du football cannois, c’est un personnage historique qui nous a quittés. L’AS Cannes le pleure déjà…
Amis de 30 ans, Jacques Gastaldi, ancien président de la section amateur de l’ASC, est inconsolable après la perte de son ami. Il se souvient.
Un personnage attachant
« Pierre c’est 30 ans ensemble. Sa disparition est difficile à digérer. Il s’est battu jusqu’au dernier moment, pensant pouvoir s’en sortir. Il a beaucoup souffert, il ne le méritait pas. Pierre, c’était d’abord l’âme du club. Il a insufflé une manière d’entraîner suivi par de nombreux entraîneurs par la suite comme David Bettoni (aujourd’hui adjoint de Zinedine Zidane au Real Madrid). C’était un personnage attachant qui n’a connu qu’un club. Il était craint de tout le monde et admiré de tous ! Il a été obligé d’arrêter de jouer jeune après une blessure et est vite devenu entraîneur. Il a créé le centre de formation avec Robert Domergue. On avait organisé une grande fête pour ses 70 ans, l’an dernier, et rien ne laissait présager une fin si rapide. C’est difficile d’imaginer que l’on ne le verra plus… On est tous sous le choc. » Même émotion du côté de son grand ami, Brahim Haris dirigeant au pôle animation de l’ASC : «Jel’ai eu au téléphone quelques jours avant sa disparition… Il y a 29 ans, il a créé l’école de football pour les 4-5 ans puis est devenu entraîneur général. Il a mis le pied à l’étrier à de nombreuses personnes tout au long de ses années. Il a toujours été présent pour les fêtes du club, les tournois. Comme lors d’un tournoi de Pentecôte il y a une vingtaine d’années où il avait beaucoup plu. Pierre ne voulait pas que le tournoi s’arrête alors le lundi, on a tous pris des raclettes et pieds nus, on a enlevé un maximum d’eau sur le terrain du Chevalier III ! Et le tournoi a pu se terminer normalement. J’ai la tête à l’envers aujourd’hui… »
Chez les Dragons où il avait signé sa première licence en 1958, Pierre Ailhaud a tout connu. Et c’est tout logiquement que son nom sera associé définitivement au club. Un ultime hommage pour cet homme de devoir parti trop tôt…