Nice-Matin (Cannes)

Martin, l’invité surprise

Troisième du général, le coureur de Cofidis est la révélation française de la première semaine. Reste à savoir si le Normand aura les jambes pour rester dans les roues de Roglic et Bernal

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La fraîcheur, voilà le mot-clé qui explique la belle marche franchie par Guillaume Martin dans le Tour de France, où il vire en troisième position à l’issue de la première semaine.

« Pas une performanc­e qui vient de nulle part »

« C’est réussi en tous points », savoure le Normand de l’équipe Cofidis qui n’est pas autrement surpris, lui, de figurer si haut après neuf jours de course. A 28 secondes seulement du maillot jaune Primoz Roglic.

« Ce n’est pas une performanc­e qui vient de nulle part », rappelle-t-il à ceux qui le méconnaiss­ent ou qui ignorent son parcours, depuis les amateurs et sa victoire dans Liège-BastogneLi­ège espoirs 2015, laquelle n’avait, inexplicab­lement, pas convaincu les responsabl­es des équipes françaises de l’époque de le recruter...

« J’ai terminé troisième du Dauphiné (à la mi-août) avec un plateau qui était sensibleme­nt le même. Jusqu’où cela peut-il mener ? Je ne pouvais pas le dire au départ, je ne peux pas encore le dire ».

Ecrivain et philosophe !

Lors de la journée de repos en Charente-Maritime, hier, l’Ornais a apprécié d’être interrogé sur ses performanc­es et non plus seulement sur son étiquette de coureur-philosophe, auteur de livre (Socrate à vélo) ou de pièce de théâtre.

« On me parle moins de philosophi­e depuis quelques semaines et c’est tant mieux, dit-il. Quand j’écris des livres, j’aime bien être jugé sur la qualité des livres. C’est la même chose pour le vélo ». Alors revenons aux performanc­es.

Les raisons de sa progressio­n régulièrem­ent ascendante depuis son arrivée dans le peloton profession­nel en 2016 ?

« C’est dû à pas mal de choses, répond Guillaume Martin. Le changement d’équipe (de Wanty à Cofidis) m’a apporté plus de moyens pour développer mon niveau. Il y aussi le fait de se reposer tout simplement. Ces dernières années, j’ai enchaîné les saisons pleines, 90 jours de course l’an dernier ».

En quête d’une victoire d’étape

Venu sur le Tour pour gagner une étape, dans une équipe Cofidis qui attend ce succès depuis 2008, le Français se prend au jeu du classement. « Ce serait mentir de dire que je me moque totalement du général, avoue-t-il d’un sourire. Ce serait dommage de le laisser tomber alors que je suis bien placé. Je ne me mets pas du tout de pression, je reste dans l’optique de l’équipe qui a pour objectif prioritair­e de viser une victoire d’étape, on a les moyens de le faire dans les deux prochaines semaines ». Quitte à ce que sa position au classement général complique les choses : « J’ai vu les leaders réagir sur certaines de mes attaques, c’est une reconnaiss­ance mais il faut entériner le statut. Je remarque que c’est un peu plus compliqué de trouver la position (dans le peloton) ,jeme fais un peu plus chahuter que d’autres. »

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