Yannick, sors les rames !
Isabelle Saporta est la compagne de Yannick Jadot. Hier, elle s’est étranglée : « Qu’on arrête de faire chier les Français avec une idée à la con par jour ! On voudrait passer pour des ayatollahs qu’on ne ferait pas autrement. J’ai beau être écolo, je ne me reconnais pas là-dedans. C’est caricatural ! » Quelques maires verts scient il est vrai, avec méthode, la branche à partir de laquelle l’écologie pouvait espérer se propulser au sommet du pouvoir. Après celui de Lyon, pourfendeur du Tour de France, son collègue bordelais s’en est pris au sapin de Noël. Deux sorties sans intérêt, qui seraient en d’autres temps restées inaperçues. Mais, les écologistes affichant des prétentions gouvernementales, on ne leur passe plus rien. La volée de bois vert a donc été générale. Le bâton tendu avec tant d’empressement, nul n’a raté l’occasion facile de les rhabiller en épouvantails. De Marlène Schiappa à Éric Ciotti, chacun s’en est donné à coeur joie pour canarder une idéologie brossée obtuse ou punitive. Et, partant, repeindre les Verts en intégristes
tristes à pleurer, « Jadot devra convaincre
ennemis de nos que l’écologie ne se borne traditions, de ce qui fait le ciment pas à un hygiénisme
national, fermés morose porté par à un art de vivre et une légèreté des illuminés. » qui font le sel de l’existence. Ces écologistes-là, cadenassés de certitudes, d’aucuns les comparent même aux socialistes de , qui avaient viré Guy Lux de la télé, avant d’aller à Canossa en confiant les clés de La Cinq à Berlusconi, symbole de ce qu’ils abhorraient. A ce train-là, la percée des municipales, qui semblait leur ouvrir un boulevard pour promouvoir leurs idées, pourrait enfermer les écologistes dans une caricature sélective. Yannick Jadot doit s’arracher les cheveux. Sans atteindre un statut exubérant [ % des Français ont une bonne image de lui dans le baromètre Elabe livré jeudi], il avait réussi à esquisser le profil d’un d’écolo responsable, apte sans se renier à incarner un projet qui ne fasse pas table rase de valeurs qui importent aux Français. Il va devoir ressortir les rames pour convaincre que l’écologie ne se borne pas à un hygiénisme morose porté par des illuminés. Pour ça, il lui faudra d’abord s’imposer aux plus radicaux que lui. Faute de quoi, l’écologie de gouvernement sera déjà mort-née. Ce qui ferait sans doute des heureux, y compris à gauche.