Chevrier vise très haut
Margot Chevrier n’a que 20 ans, mais elle peut déjà aller très haut. Au propre comme au figuré. En quinze jours, la licenciée du NCAA vient d’améliorer par deux fois son record personnel en saut à la perche, s’élevant jusqu’à 4m50 le week-end dernier. Une marque qui la place au 3e rang mondial chez les moins de 23 ans cette année et fait déjà d’elle la cinquième meilleure Française (*).
Des performances qui la placent parmi les favorites de ces championnats de France, demain à Albi. « En U23 (Espoirs), j’espère prendre le titre. Je suis première au bilan, la 2e est à 4m10, si je ne me rate pas, ça devrait le faire. Je vise aussi le doublé. Je n’ai jamais fait de podium en Elite, mais je ne suis qu’à quatre centimètres de la meilleure marque française de l’année (Marion Lotout, 4m54) ».
En e année de médecine
En surfant sur sa forme du moment, l’Azuréenne peut même espérer améliorer son record personnel. « J’aimerais le battre et aller chercher le record de France des U23 (4m61). Il me reste une grosse année pour le faire ».
Rien ne semble impossible pour celle qui a pris sa première licence dans le club niçois à 12 ans, attirée par ce sport en voyant son père accomplir des marathons. Car tout va très vite pour cette jeune fille extrêmement déterminée. En plus de briller sur les pistes d’athlétisme, la Drapoise poursuit de brillantes études. Dans quelques jours, elle fera son entrée en quatrième année de médecine. « C’est un programme bien chargé, mais c’est surtout de l’organisation », glisse celle qui s’entraîne entre 12 et 14 heures par semaine (musculation, sprint, aérobie, gymnastique en plus des sauts). La première année a été la plus difficile, j’avais dû ralentir le sport. Désormais, j’ai un programme aménagé pour les sportifs de haut niveau. Je ne ferai qu’un semestre par an, mon externat durera six ans au lieu de trois, mais ça me laissera le temps de bien préparer mes compétitions ». Avant de penser à sa future vie en blouse blanche - « j’aimerais un truc qui bouge, pas en cabinet, aux urgences ou en gynéco-obstétrique » l’élève de Sébastien Reisdorffer entend bien faire parler d’elle dans les airs.
Cap sur les JO de Tokyo
Avec en point de mire les JO. « Au départ, je visais ceux de 2024 à Paris, mais vu la progression des dernières semaines, je ne peux pas dire que je ne tente pas Tokyo. Les minima sont fixés à 4m70, il ne me reste que 20 centimètres à aller chercher ». Elle pourrait commencer à s’en rapprocher dès demain.
« Tous les voyants sont au vert. Elle a passé un gros cap et arrive en forme au bon moment, comme prévu », estime Sébastien Reisdorffer, son coach depuis cinq ans et infirmier au civil. « Quelqu’un qui se plie en quatre pour donner le maximum », reprend son élève.
Un binôme qui fonctionne et pourrait aller chercher deux médailles d’or demain. « Le titre Espoirs, c’est clair et net, reprend le coach. L’Elite, ça promet une belle bataille, mais je la vois aller le chercher, elle est toujours au rendez-vous des grands championnats ». * Le record de France est détenu par Ninon Guillon-Romarin avec 4m75 (2018).