Quarante arbres remarquables à protéger
Lancé il y a un an par la municipalité, l’appel à inventaire auprès des Antibois va déboucher sur une modification du Plan local d’urbanisme pour protéger les sujets présélectionnés
De juin à fin octobre 2019, les Antibois ont été encouragés à participer à l’inventaire des arbres remarquables de leur cité. Objectif de ce recensement : conforter ou renforcer la protection de ces sujets en les inscrivant, nommément, sur le Plan local d’urbanisme (PLU). Condition sine qua none : que l’arbre proposé ne soit pas implanté dans un parc ou un jardin public, ni au sein d’un espace boisé classé. Un peu moins d’an plus tard, où en eston de cet inventaire ? « À la fin de l’année, nous pourrons adopter en conseil municipal une première modification », annonce Jean Leonetti, en dévoilant les résultats définitifs du recensement. Quarante arbres ont été présélectionnés, dont la moitié par les services de la Ville. Certes, on a enregistré beaucoup plus de propositions de la part de la population. Soit quatre-vingt-quatorze au total. Mais, sur ce nombre, quatorze sujets signalés étaient déjà protégés, vingt-etun étaient des doublons (le même arbre proposé par plusieurs personnes) et quarante n’ont pas été retenus. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient en dépérissement ou parce qu’ils n’ont pas obtenu une note suffisante. Pour effectuer une présélection, les services qui se sont rendus sur place pour évaluer chaque candidature, ont opéré selon une grille de critères, avec une notation sur 12 points. Bien, il fallait la moyenne pour être retenu !
Trois questions sélectives portaient sur la caractéristique de l’arbre. Est-ce qu’il s’agit d’une essence exceptionnelle ou emblématique sur la commune ? Une espèce protégée ? Les caractéristiques physiques de l’arbre sont-elles hors du commun ?
Six autres questions concernaient l’emplacement de l’arbre. La visibilité depuis l’espace public ou dans « le grand paysage », la contribution à la structuration de l’espace public ou à l’embellissement de l’architecture. Un bon point aussi, si le sujet participe à « la structuration du paysage végétal » ou s’il est un témoin du passé de la commune. Deux bons points, si l’arbre proposé est situé dans un quartier d’habitat dense, plutôt minéral. Un point, s’il pousse dans un secteur d’habitat collectif.
Protection ponctuelle, linéaire, racinaire…
Si aucun arbre n’a obtenu un 12/12, on relève deux très bonnes notes : 10/12 pour le ginkgo biloba de la place des Martyrs-de-la-Résistance et le micocoulier de la rue du Printemps, devant l’ancienne maison du chef de gare de Juanles-Pins. Le premier, en plus de son intérêt botanique, obtient un 7/8 pour l’intérêt paysager auquel il participe. Il est vrai qu’il est situé dans l’éco-quartier Marenda-Lacan en cours de construction. Idem pour le second. Les alignements d’oliviers de l’avenue Jacques-Cartier, du Chemin de la Pinède, de l’avenue des Oliviers et le beau pin en bord de mer, à Juan-les-Pins, obtiennent 9/12.
Le projet de modification du PLU prévoit une protection linéaire, dans le cas des alignements d’arbres. Il s’agit de contraindre les promoteurs à intégrer ces éléments dans leurs projets. Il y a aussi une protection ponctuelle, c’està-dire concernant un seul sujet et « surfacique ». Une prochaine évolution du PLU visera à étendre les espaces boisés classés. Pour intégrer, donc, d’autres arbres remarquables. C’est le cas, par exemple, de ce pin immense qui pousse dans la Villa Thuret mais dont la circonférence est visible depuis le boulevard du Cap. Tout comme un quillaja et un chêne.
Enfin, et c’est important, le maire précise qu’à la suite d’une rencontre avec l’architecte des bâtiments de France, une nouvelle proposition de protection pourrait être arrêtée, intégrant la surface racinaire de l’arbre. Cela vise notamment à éviter qu’un sujet, intégré dans un projet immobilier, ne soit dégradé et finisse par dépérir et par être, au final, abattu.