Nice-Matin (Cannes)

Arsène Mosca veille au grain depuis OSS 

Aux côtés d’Alil Vardar dans Docteur Alil et Mister Vardar àla Comédie de Nice, Arsène Mosca excelle dans cette pièce hommage à Jerry Lewis.

- PAR LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

Sa bobine vous est forcément familière. Depuis son rôle de Loktar dans OSS 117 - Le Caire, nid d’espions aux côtés de son ami Jean Dujardin à la série Palizzi, dans laquelle il tenait le premier rôle, en passant par son oneman-show Hollywood, Arsène Mosca a joué dans quelque dixhuit séries télévisées et vingt-neuf films au cinéma. Côté théâtre, sa complicité avec Alil Vardar remonte à l’époque de la pièce Boire, fumer et conduire vite de Philippe Lellouche, en 2012. Depuis, ces deux-là ne se sont plus quittés, enchaînant les collaborat­ions autour de succès comme Dix ans de mariage !, Le Clan des divorcées, Familles (re)composées ou Entre adultes consentant­s. On les retrouve réunis une fois de plus sur l’affiche de Docteur Alil, Mister Vardar, jusqu’au 17 octobre à la Comédie de Nice. Une savoureuse histoire en forme d’hommage au génialissi­me Jerry Lewis, mais aussi une comédie hilarante qui traite de la vie dans une entreprise. Juste irrésistib­le ! Petit tour en coulisses, en compagnie d’Arsène Mosca.

Quelle a été la genèse du projet ?

Depuis qu’il a créé il y a quinze ans ce tube qu’est Le Clan des divorcées, Alil Vardar imagine une nouvelle pièce chaque année. Cette fois, Docteur Alil et Mister Vardar est une libre adaptation de Docteur Jekyll et Mister Love, avec Jerry Lewis sorti en . On retrouve le même procédé : un mec laissé pour compte, qui décide de jouer les gros durs, en recourant à une potion magique.

Vous y incarnez de votre côté un petit chef de service...

Oui, j’appréhenda­is d’ailleurs, car Alil est un monstre de la comédie, je craignais de ne pas être de taille ! Mais il m’a écrit ce second rôle avec beaucoup de bienveilla­nce. Et on se marre même sur scène. L’ autre point réjouissan­t, c’est qu’ Alil, qui possède plusieurs théâtres à Paris, adore venir rôder ses spectacles à la Comédie de Nice, qu’il dirige depuis .

Pour quelle raison ?

Parce que c’est un public qui ne juge pas. Si c’est drôle, on vient rire, point. À Paris, la moitié de la salle est constituée de juges ! C’est toujours très dur de commencer dans la capitale. Et encore plus à Lyon. Si un spectacle plaît dans cette ville, il séduira toute la planète !

L’avantage aussi de cette pièce, c’est que le public connait déjà le scénario ?

C’est comme lorsqu’on va voir Titanic, on sait qu’il va couler. Comment ? C’est ça qui est intéressan­t. Là, c’est pareil, on est tenu en haleine par la manière dont Alil le benêt va se transforme­r en beau ténébreux. Avec moi qui ait la main sur lui quand il est dans

‘‘ sa version nunuche, et qui suis au contraire sous sa coupe dès qu’il se transforme en mâle Alpha !

Pour vous qui êtes à la fois acteur et humoriste, que représente Jerry Lewis ?

C’est juste un génie ! Comme tous ces mecs de l’époque, Charlot, Buster Keaton. C’était une école, des fous rires incroyable­s. Jerry Lewis s’étalait sans cesse de tout son long, il a dû se péter au moins dix côtes, c’était stupéfiant.

Il avait son clown blanc, Dean Martin, mais il a eu plus de succès en solo. Et pourtant, ça peut être vite énervant un mec qui ne vous fait rire qu’avec des grimaces. Cela réclame une grande justesse, pour la balancer au bon moment. C’étaient des besogneux, ces mecs, ils commençaie­nt à dix-huit ou dix-neuf ans avant de devenir des monstres d’Hollywood.

Comment est née votre propre vocation ?

Ça été le parcours classique : je faisais le con en classe ! Je n’étais pas un cancre pourtant, mais je faisais rire les élèves et les profs. Je me suis dit qu’il y avait un truc à faire avec ça. J’étais en seconde et j’ai tout lâché, quitte à manger de la vache enragée. J’ai été serveur de restaurant, laveur de carreaux, j’ai travaillé dans le bâtiment, tout en allant faire des scènes ouvertes le soir. Jusqu’au jour, en , où j’ai fait un sketch chez Bouvard qui voulait remonter le Petit Théâtre. Je lui ai fait un western à quatre personnage­s, il a été plié de rire ! C’est comme ça que tout a commencé.

Puis vous avez rencontré Jean Dujardin ?

En . On s’est revus en , car Pascal Bourdiou, qui réalisait Un gars, une fille, voulait un épicier arabe. Il lui a parlé de moi, Jean a tout de suite approuvé, et je suis finalement devenu le personnage de son pote dans la série. La réalité a rejoint la fiction...

Le public de Nice ne juge pas comme à Paris ou à Lyon ”

D’autres projets ?

Oui, je vais faire partie du casting du prochain film de Philippe Lioret,  ans, une sorte de Roméo et Juliette des temps modernes, version banlieue.

PROPOS RECUEILLIS

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Alil Vardar.
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