Un budget à l’épreuve de la crise sanitaire
Dominé par le plan de relance, le projet de loi de finances a été présenté, hier, en Conseil des ministres, dans un contexte inédit
C’est l’heure du budget 2021 pour le gouvernement, et comme chaque année, il y a les bénéficiaires et ceux qui vont devoir plus compter leurs sous. Que nos ministres se rassurent, globalement, les dépenses s’inscrivent en hausse de 3,8 % à 290,1 milliards d’euros. Les grands gagnants étant la Justice, l’Intérieur et les Armées, pour un seul grand perdant en termes d’effectifs : le ministère de l’Economie et des Finances. Ces montants s’entendent en dehors de la mission dédiée au plan de relance post-Covid-19, dont les crédits s’élèveront à 22 milliards d’euros en 2021.
Les gagnants
■ La Justice voit son budget gagner 600 millions, soit près de 8 % en plus pour atteindre 8,2 milliards. Cette augmentation permettra de financer 1 500 postes supplémentaires, ainsi que la justice de proximité promue par le Premier ministre Jean Castex.
■ L’Intérieur bénéficie d’une hausse de 200 millions d’euros à 13,9 milliards de la mission « Sécurité ». Dans le cadre du recrutement de 10 000 policiers prévu sur le quinquennat, 1 369 nouveaux postes sont prévus l’an prochain pour le ministère de l’Intérieur, après 1 536 cette année.
Les crédits de la mission Défense augmentent de nouveau de 1,7 milliard d’euros. 286 nouveaux postes seront créés.
Situation mitigée
■ La mission Écologie, développement et mobilités durables gagne 1,5 milliard d’euros à 19,2 milliards. Mais le ministère de la Transition écologique perd 947 postes.
■ Le ministère du Travail voit ses crédits augmenter de 400 M€ à 13,2 milliards, tout en perdant près de 500 postes.
■ L’enseignement scolaire voit son plafond de dépenses augmenter de 1,6 milliard à 54,9 milliards d’euros. Mais l’Education nationale perd 120 postes.
■ La culture, secteur particulièrement exposé à la crise sanitaire, affiche des crédits en hausse de 200 M€ à 3 milliards. Le ministère de la Culture perd 65 postes.
■ Le ministère de la Cohésion des territoires, qui s’occupe du logement, reste stable en termes d’emplois, et gagne 900 M€ de crédits par rapport à 2020.
Les perdants
■ Le ministère de l’Economie et des Finances perd 2 163 postes, après 1 959 cette année. Les dépenses pour la gestion des finances publiques restent stables à 7,5 milliards d’euros.
■ L’enseignement supérieur et la recherche perdent 200 M€, malgré la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui promet d’injecter 25 milliards d’euros dans la recherche publique au cours des dix prochaines années.
■ Le secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants devra faire avec 100 M€ de moins.