« Séduisant, mais attention »
« Le fait est que c’est séduisant. Et cette question est un vrai serpent de mer. L’interdiction de filmer les procès date de décembre . En un rapport avait été remis à Dominique Perben, alors ministre de la Justice, par Élisabeth Linden. Un rapport qui était fort intéressant et qui était favorable. Mais déjà le rapport pointait des critiques que l’on peut parfaitement reprendre aujourd’hui : attention à la justice spectacle, respecter le droit à l’oubli.
Et puis il y avait un pool de psychologues qui évoquaient le risque de figer les victimes dans leur douleur et les accusés dans leur faute. En , ces risques-là sont toujours bien présents et ils pèsent lourd dans la balance. Par ailleurs, si le procès est filmé et diffusé il peut y avoir une difficulté dans la liberté de parole. on sait très bien que l’on ne plaide pas de la même manière déjà lorsque des journalistes sont présents. Nous pensons qu’il y a certainement un moyen de renforcer la transparence de la justice. Je pense au documentaire de Raymond Depardon : « e chambre, instants d’audience » qui montrait le petit pénal quotidien, l’horreur dans le traitement des justiciables. Nous [syndicat des avocats de France, ndlr] avions aussi fondé un observatoire de la comparution immédiate avec la LDH, des bénévoles de l’association sont allés à toutes les audiences et nous avions remis un rapport à la juridiction. Alors, oui ça peut paraître séduisant, mais alerte ! Ne pas céder au spectaculaire à l’émotion, sans oublier le risque de lynchage sur les réseaux sociaux. »