Nice-Matin (Cannes)

Drôles de compères

- C. COP.

MON COUSIN De Jan Kounen (France). Avec Vincent Lindon, François Damiens, Pascale Arbillot. Durée : 1 h 44. Genre : comédie Notre avis : ★★

L’histoire

P.-D.G. d’un grand groupe familial, Pierre (Vincent Lindon) est sur le point de signer un gros contrat. Il doit cependant régler une dernière formalité : la signature de son cousin Adrien (François Damiens) qui détient 50 % de sa société. Ce doux rêveur idéaliste qui enchaîne gaffes et maladresse­s est tellement heureux de retrouver Pierre, qu’il veut passer du temps avec lui et retarder la signature. Pierre n’a donc pas le choix : il doit composer avec ce trublion qui va mettre sa patience à rude épreuve.

Notre avis

Jan Kounen est un cinéaste à part, qui frappe toujours là où on ne l’attend pas. Capable de livrer un film d’action ultraviole­nt comme Dobermann, de s’attaquer à la figure de Blueberry, d’essayer de porter à l’écran La Horde du contrevent d’Alain Damasio (projet avorté) ou d’adapter le roman 99 francs de Frédéric Beigbeder, il lorgne cette fois, dans Mon Cousin, du côté du buddy movie comme les affectionn­e Francis Veber. Et à n’en pas douter, Gérard Depardieu et Pierre Richard, héros de La Chèvre ou Les Compères, n’auraient pas rechigné à interpréte­r Pierre et Adrien. On n’y perd toutefois pas au change puisque cette fois, on retrouve dans les rôles principaux Vincent Lindon (que l’on a peu l’habitude de voir dans ce type de production) et François Damiens. Le talent est là et chacun joue avec conviction sa partition pour appuyer le contraste entre les deux personnali­tés, forcément opposées. Dommage, cependant, que l’énergumène campé par le comédien belge ne soit pas plus approfondi ou décalé dans sa douce folie. En l’état, le film fait sourire, mais ne provoque pas de gros éclats de rire. Autre déception : le film peine à convaincre sur la durée, avec un gros creux à mi-parcours lorsque le binôme essaie de rallier Bordeaux depuis Paris. Le voyage s’éternise et les gags deviennent répétitifs. De la même façon, les dialogues ne sont pas assez mordants et les fameuses ruptures, à doser à la micro seconde, pour faire travailler les zygomatiqu­es ne sont pas toujours précises…. De quoi laisser des regrets, d’autant plus que derrière la caméra, Jan Kounen soigne le côté visuel et fait exister l’entourage de ces deux chefs d’entreprise. Fidèle à lui-même le réalisateu­r insère dans sa comédie un petit côté mystique et délivre un message sur la nécessité de ne pas oublier les valeurs essentiell­es. En l’occurrence se retrouver soi-même et rester à l’écoute de ses proches malgré la pression de la vie profession­nelle. Un esprit positif.

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