Un test rapide d’orientation
Plus rapides que les tests PCR et moins invasifs (bien qu’impliquant aussi un prélèvement nasopharyngé), les tests antigéniques permettraient de réaliser des dépistages de groupe.
Ils auraient ainsi une vertu de « triage » des personnes dont l’excrétion virale est la plus forte : souvent les jeunes adultes et les personnes ayant déclaré des symptômes de la maladie depuis moins de quatre jours. À la différence des PCR, les tests antigéniques recherchent non pas le matériel génétique du virus, mais une protéine présente dans la Covid. La technique ne nécessite aucun matériel de traitement spécifique et, sur le modèle d’un test de grossesse, rend son résultat en moins de 30 minutes.
Le 25 septembre, la Haute Autorité de Santé avait donné son feu vert à l’exploitation de ces tests ultrarapides en France, mais aucun essai à grande échelle n’avait été jusqu’à présent programmé.
Déjà disponibles en Italie
Olivier Véran, le ministre de la Santé, avait déjà annoncé qu’anticipant cette décision, l’État avait commandé trois millions de ces tests, afin d’éviter tout risque de pénurie. Et pour cause : les tests antigéniques sont déjà disponibles dans de nombreux pays, comme par exemple l’Italie.
Alors que les laboratoires médicaux sont encore souvent engorgés, ces « Tests Rapides d’Orientation Diagnostique » (TROD) ont l’avantage de pouvoir être réalisés en dehors des laboratoires, dans les pharmacies (comme en Italie), dans le cabinet de son médecin généraliste. Le revers de la médaille : le test antigénique peut diagnostiquer des « faux négatifs » sur des personnes ayant une excrétion virale faible - notamment les personnes âgées. Mais pour la Haute Autorité de santé, cette perte de sensibilité peut être compensée par leur impact sur les délais (le résultat étant rendu en moins de 30 minutes et permet ainsi de prendre les mesures d’isolement immédiates) et donc sur la circulation du virus au sein de la population. J.-F. R