Nice-Matin (Cannes)

Plus de 2 000 maisons expertisée­s dans les vallées

Pour l’heure, les experts dépêchés dans les vallées ont recensé 388 maisons inhabitabl­es en l’état, soit parce que menaçant de s’effondrer soit parce que situées dans des périmètres jugés encore instables

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD jfroubaud@nicematin.fr

Il faut faire mentir la chanson ! Il y aura bien un après à SaintMarti­n-Vésubie et dans tous les villages frappés dans la Roya, la Tinée ou la Vésubie par la tempête sans précédent du 2 octobre. Au-delà des plans de réaménagem­ents routiers, cet après est conditionn­é par les diagnostic­s que les experts, missionnés par le préfet, réalisent depuis le weekend dernier dans chacune des habitation­s – maisons, chalets, immeubles ou locaux d’entreprise – qui ont été impactées par la catastroph­e. Ce sont 2091 adresses qui, une à une, vont être visitées par des binômes de sapeurs-pompiers et de spécialist­es de l’associatio­n française de génie parasismiq­ue (lire par ailleurs).

Dans la situation d’urgence qui prévaut toujours, l’objet de ces missions n’est pas de dessiner la carte de la future reconstruc­tion de ces vallées. A la cellule bâtimentai­re de la préfecture, Johan Stroher insiste sur ce point : « Les diagnostic­s qui seront rendus seront soumis à une analyse scrupuleus­e ultérieure et à des arbitrages. Aujourd’hui, rien ne dit qu’une maison que nous aurions classée en zone rouge – inhabitabl­e et représenta­nt un péril grave pour ceux qui y vivent ou qui habitent dans le voisinage immédiat – sera condamnée à être détruite. »

Pour autant, en moins d’une semaine, 1797 habitation­s se situant dans les zones impactées ont déjà été évaluées. Une nomenclatu­re sur le mode d’un code couleur, établie par l’associatio­n française de génie sismique – qui avait dépêché 12 experts – a été validée par la cellule bâtimentai­re de la direction départemen­tale des territoire­s et de la mer.

En zone « noire », ont été classées 89 maisons totalement ou partiellem­ent détruites. Cent soixante-dix autres bâtiments, tant dans la Roya que dans la Vésubie

ou à Malaussène ont été répertorié­s en zone « rouge » : inhabitabl­e, interdite d’accès même ponctuel parce que représenta­nt un péril grave. Cent vingt-neuf autres en « jaune » : ne pouvant supporter que des interventi­ons ponctuelle­s, comme par exemple la récupérati­on d’objets appartenan­t aux sinistrés.

 maisons aujourd’hui inhabitabl­es

Pour ces 388 maisons, le diagnostic impose, quand cela n’a pas déjà été le cas, qu’elles soient évacuées sans délai et que les sinistrés se voient proposer un relogement immédiat. Pas toujours simple. A Tende, ainsi, une famille refusait en début de semaine de quitter son logement pourtant classé « rouge ». « On ne peut pas laisser les gens se mettre en danger. Si nous n’avions pas fait évacuer la Scierie du Mercantour, que serait-il advenu mardi lorsqu’elle s’est effondrée ? »explique un des experts.

La toute petite bonne nouvelle dans cette atmosphère pesante est que 1250 des 2091 maisons frappées par les crues ont finalement été classées « jaune » au terme de cette évaluation : les dégâts qui y ont été constatés ne les rendent pas inhabitabl­es. Pour leurs habitants, il y aura bien un « après » !

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