Les restaurateurs soulagés et sceptiques
SOU-LA-GÉS. C’est le sentiment qui prédominait hier soir chez les restaurateurs, heureux de constater après l’allocution du Président, que les Alpes-Maritimes échappaient au couvre-feu. «Entout cas pour le moment, corrige David Gerolami, 53 ans, gérant depuis neuf ans du restaurant Il Teatro, en plein centre de Cannes. J’espère juste que notre clientèle continuera à venir en adoptant les gestes barrières. Cela, c’est notre peur, notre crainte. À ce jour, tout va bien. Nous ne sommes pas dans les mesures extrêmes. Mais si demain, après-demain ou plus tard, on passe en alerte maximale, ce sera très compliqué pour nous. »
« Des effets d’annonce »
Sur les annonces d’Emmanuel Macron relatives aux aides envisagées pour les professionnels du secteur, David a un doute : « Pour moi, ce ne sont que des effets d’annonce et notre corporation n’a pas été aidée spécialement.
Les travailleurs non salariés, dont je fais partie, n’ont eu aucune aide. J’ai, ce soir, une grosse pensée pour mes confrères qui seront, dès samedi, impactés par ces mesures. C’est clair qu’il va y avoir de la casse. »
Rassuré donc le restaurateur cannois de ne pas être concerné par ces restrictions. Mais il avait tout de même rencontré son expert-comptable pour calculer, au cas où son établissement aurait dû fermer plus tôt, si le service du soir restait rentable. La réponse ? « 21 heures, c’est mort, parce que ça veut dire que le client doit partir à 20 heures, que les employés aient le temps de rentrer chez eux. On peut être le meilleur des gestionnaires mais on n’est pas des magiciens. »
Le bout du tunnel au printemps ?
Dans le discours du chef de l’Etat, David a, par ailleurs, apprécié le paragraphe sur le télétravail. « C’est bien qu’il ait précisé qu’il ne devait pas être généralisé. Je suis d’accord avec lui parce que cela a un gros impact sur notre activité et celle des commerces de proximité. »
Il conclut : « Maintenant, je vais regarder l’évolution des chiffres qui fait que l’on passera ou pas en alerte maximale. J’espère que l’on verra le bout du tunnel au printemps. La nuit, tout cela me travaille, je pense à l’avenir de l’établissement, de nos employés. Je croise les doigts pour que les gens, dans notre région, continuent à faire attention. »