Nice-Matin (Cannes)

Monaco débloque  M€ pour les vallées dévastées

Le prince Albert II a souhaité apporter une aide à la reconstruc­tion des vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya, sans oublier l’Italie. Les explicatio­ns du chef du gouverneme­nt princier

- PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAULT COHEN acohen@nicematin.fr

L’annonce est presque passée inaperçu. La semaine dernière, au cours d’une séance de débats budgétaire­s au Conseil national – l’Assemblée monégasque –, le chef du gouverneme­nt princier, Pierre Dartout (1), a indiqué que l’État monégasque allait débloquer 4 millions d’euros pour aider à la reconstruc­tion des vallées dévastées par la tempête Alex. C’était le souhait du prince Albert II, qui a survolé, vendredi, Saint-Martin-Vésubie, avant de faire une halte à Roquebilli­ère. Dans le détail, le souverain monégasque suggère une répartitio­n de cette aide comme suit : un million d’euros pour la vallée de la Vésubie, un million pour la Tinée, un million pour la Roya et un million pour l’Italie. Hier, nous avons interrogé Pierre Dartout, pour savoir comment cet argent allait être versé et à quoi il devrait servir.

Comment cette aide de  millions d’euros va-t-elle être distribuée ?

Ce n’est pas une opération facile. Il s’agit pour un État de financer des opérations dans un pays étranger. Nous sommes en train de réfléchir à la meilleure formule possible avec le préfet des Alpes-Maritimes. Ce qui compte surtout, c’est que nous ayons une traçabilit­é. Comme l’a souhaité le Prince souverain, il faut réserver un million d’euros par vallée, plus un million pour l’Italie. La question, maintenant, est de savoir quel tuyau sera utilisé pour ces sommes, quelle collectivi­té en sera destinatai­re, voire l’État français.

Les  millions d’euros monégasque­s seront donc versés à des collectivi­tés publiques…

Oui, mais nous ne savons pas encore lesquelles. Cette réflexion se déroule en concertati­on avec les collectivi­tés des AlpesMarit­imes : le Départemen­t, la Métropole niçoise et la Communauté d’agglomérat­ion de la Riviera française.

Et pour l’Italie, alors ?

Les contacts avec les autorités italiennes sont moins avancés. Mais d’après les premiers échanges que nous avons eus, cela pourrait passer par un fonds d’État ou par un fonds géré par la région de Ligurie.

Que vous inspire l’initiative de Dmitri Rybolovlev, le président de l’AS Monaco, qui va verser   € à SaintMarti­n-Vésubie en vue de la constructi­on d’un stade de football ?

La mobilisati­on de fonds privés pour financer des opérations dans le départemen­t des AlpesMarit­imes, après cette tragédie, est une très bonne chose. On ne peut qu’encourager ce type d’initiative.

Quel regard portez-vous sur les autres formes d’aide que la Principaut­é apporte aux sinistrés de la tempête Alex ?

Nous avons répondu tout de suite aux demandes qui nous étaient faites. Le ministre de l’Intérieur Patrice Cellario a apporté le concours des sapeurspom­piers de Monaco ; le ministre de la Santé Didier Gamerdinge­r a fait en sorte qu’une aide vers les hôpitaux soit rendue possible, notamment à Tende, où près de  personnels ont été mobilisés pour renforcer les structures hospitaliè­res dans les vallées. En ce qui concerne les associatio­ns, la Croix-Rouge monégasque a effectué un travail très important. Si des associatio­ns souhaitent s’engager et avoir un soutien de notre part, le ministre de l’Intérieur est à leur dispositio­n.

Comment avez-vous vécu, à titre personnel, cette catastroph­e ? Vous étiez sur place, vendredi dernier…

J’étais avec le Prince souverain et le préfet des Alpes-Maritimes. Nous avons été émus, choqués par ce que nous avons vu. Personnell­ement, je n’avais jamais vu pareils dégâts. Pourtant, j’en ai vu, des inondation­s, dans le bassin méditerran­éen… C’est la preuve que nous sommes face à des événements qui se sont, certes, déjà déroulés dans le passé, mais qui, en raison du changement climatique, sont plus fréquents et plus puissants. Nous devons en tirer une leçon très importante, et lutter plus efficaceme­nt contre les effets néfastes du changement climatique. 1. Pierre Dartout était préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur jusqu’à cet été.

 ??  ?? Le ministre d’État de Monaco Pierre Dartout (e à gauche), ici avec le prince Albert II et le préfet des Alpes-Maritimes, après un survol de la Vésubie. (Photo Cyril Dodergny)
Le ministre d’État de Monaco Pierre Dartout (e à gauche), ici avec le prince Albert II et le préfet des Alpes-Maritimes, après un survol de la Vésubie. (Photo Cyril Dodergny)
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