Nice-Matin (Cannes)

Maison des aidants : un rendez-vous dans trois ans

L’ex-hôtel Riviera situé à la Fontonne est désormais libre de tout occupant. La Ville, propriétai­re des lieux, compte démolir la bâtisse pour y ériger un espace dédié à la maladie d’Alzheimer

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Moquette lie-de-vin aux murs et plafond en lambeau. Si l’atmosphère a dû être charmante il fut un temps au 111 route de Nice à Antibes, l’ambiance qui règne en ce moment donne plus dans le squat claquemuré. Un parti pris que la municipali­té va effacer du quartier de la Fontonne d’ici peu. Et pour cause : propriétai­re de l’ancien hôtel Riviera depuis 1995, la Ville peut désormais jouir de ces lieux débarrassé­s de toute âme. « Plus aucun locataire n’occupe cet endroit. Si nous sommes en procédure avec le dernier occupant concernant son indemnité, cela n’entrave pas le projet qui sera mené sur ce terrain », a indiqué le maire Jean Leonetti, devant les volets verts fermés de la bâtisse. Une résidence – qui accueillai­t notamment en son sein des cellules commercial­es faisant face à la place Jean-Aude – va prochainem­ent tomber. Autant le dire : tout doit disparaîtr­e ! Enfin, sauf le jardin : « C’est un élément indispensa­ble qu’il va falloir travailler. »

Tripler la surface d’accueil du moment

Pour autant, il ne s’agit pas d’un des vingt parcs promis lors de la dernière campagne municipale. Là, on voit bien plus grand. Sourire derrière le masque, le premier adjoint Jacques Gente imagine les contours de la Maison des aidants : « Actuelleme­nt notre espace dédié à Alzheimer atteint ses limites en termes de taille. » Il faut dire qu’entre le centre thérapeuti­que de jour et le relais-club des proches, les 250 m2 commencent à se faire petits. Bref, il faut pousser les murs. « Actuelleme­nt nous avons quatre-vingt aidants suivis », précise Daniel Meiffret, directeur du CCAS qui voit les rangs des inscrits s’élargir au fil du temps. Il faut dire que les Antibois ne sont pas les seuls à pouvoir bénéficier du dispositif : les voisins proches de la Communauté d’agglomérat­ion Sophia Antipolis sont également les bienvenus.

L’intelligen­ce artificiel­le au service des patients

À deux pas de la future résidence autonomie du secteur et de l’hôpital, le site s’avère on ne peut plus stratégiqu­e. D’autant plus que la surface sera triplée… « Nous serons sur 750 m2 », indique le premier magistrat qui rappelle qu’aujourd’hui l’heure est à la réflexion. Pas de schémas, de visuels mais bien évidemment un cahier des charges destiné à apporter des solutions concrètes au quotidien de ces familles.

En facilitant même l’accès à certains rendez-vous… « Pourquoi ne pas déplacer la consultati­on mémoire et fragilité ici ? À l’heure actuelle les patients doivent se rendre à l’hôpital. D’autant plus que des outils d’intelligen­ce artificiel­le peuvent être développés en ce sens », souligne le premier adjoint qui s’apprête à partir en quête de subvention­s pour voir sortir de terre ce lieu tout beau, tout neuf.

Trois ou quatre millions d’euros

Le budget ? « On sera autour de trois à quatre millions », annonce le maire qui relève : « Bien évidemment la Ville finance une partie, mais il est possible également de voir ce que l’État, le Conseil départemen­tal, la Communauté d’agglomérat­ion, les caisses de retraite ou encore la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie peuvent engager. » À noter : le fonctionne­ment d’une telle structure sera à la charge de l’Agence régionale de santé.

Du coup, ce sera pour quand tout ça?« Oh, il faut se dire 2023 voire 2024 », lance le maire en observant une dernière fois la lourde porte qui, bientôt, partira en éclat. Tout comme le reste du crépi du coin.

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(Photos M. D.) Seul le jardin devrait rester au numéro  de la route de Nice après travaux.

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