Masques nocifs : les profs «exigent» des explications
A la suite de l’enquête du site Reporterre révélant le traitement nocif de ces masques de coton que les profs ont l’obligation de porter, les syndicats réclament des comptes au ministère
Nous sommes extrêmement préoccupés. Déjà on doutait de leur réelle efficacité contre la Covid-19 mais si, en plus, ces masques, fournis par le ministère, sont toxiques, c’est la goutte de trop », lâche Sylvie Curti, professeur des écoles à Nice et responsable du syndicat enseignant SNUIpp. Selon l’enquête du site écologique Reporterre.net, ces masques de protection, fabriqués en France par l’entreprise de lingerie Dim, seraient traités à la zéolithe d’argent, un biocide pour neutraliser les bactéries, considéré comme toxique pour la santé et l’environnement.
D’après le site Reporterre, « le risque de porter ces masques n’est pas inexistant » en raison du « haut niveau d’exposition » àla zéolithe d’argent, avec « une durée de contact et d’inhalation longue et chronique », les profs ayant l’obligation de faire cours masqués. Avec le risque de retrouver ces nanoparticules d’argent dans différents organes, dont le foie, les reins, l’intestin, etc.
« Aucun élément » selon le ministère
À la rentrée, chaque établissement, de l’école au lycée dans les Alpes-Maritimes et le Var, a reçu, du rectorat de Nice, ses cartons de masques expédiés par le ministère de l’Éducation nationale. À charge ensuite pour les établissements de les distribuer aux enseignants. Sur le terrain, le mode de distribution comme la quantité varie selon les établissements. Certains profs ont reçu quatre masques dans une enveloppe papier kraft, d’autres cinq voire six dans une pochette plastique « mais sans aucune étiquette sur le nom du fabricant, ni les composants du masque » pointe Fabienne Langoureau, secrétaire académique du SNES-FSU. Ces indications figurent sur les lots originels, dûment étiquetés réceptionnés par les établissements scolaires, avant leur distribution. Sur l’étiquette on peut lire que ces masques 100 % coton lavables sont fabriqués par Dim et traités à la zéolite d’argent... Alors, sont-ils réellement toxiques ? Interrogé, le ministère de l’Éducation nationale a répondu n’avoir « pour l’instant aucun élément d’information » .Et d’expliquer « que les décisions se rapportant au protocole sanitaire » dans les établissements scolaires « sont prises en lien avec le ministère de la Santé ».
« Expertise indépendante » réclamée
De leur côté, les syndicats enseignants ne cachent pas leur colère. « Dès le départ, les collègues se sont plaints de maux de tête, de difficultés à respirer », assure Sylvie Curti du SNUIpp 06. Et de rappeler l’incident du président Emmanuel Macron qui s’est étranglé en plein discours alors qu’il portait le masque fourni par l’Éducation nationale. Depuis sa réalisation, le 8 septembre, cette vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux. « Dès la rentrée, on n’a cessé de demander des masques chirurgicaux à usage unique, ceux recommandés par l’ARS, fulmine Fabienne Langoureau du SNES-FSU. Aujourd’hui, nous exigeons du ministère, qui a le devoir de protéger son personnel, une expertise indépendante de ces masques. Il a, devant lui, les vacances de Toussaint pour agir, prévient-elle. C’està-dire de retirer ces masques douteux en faisant toute la lumière sur cette affaire, y compris sur la chaîne de décision. » Dans le cas contraire, le SNES-FSU ne fait pas mystère de possibles « actions spectaculaires » à la rentrée...