Nice-Matin (Cannes)

Thomas et Antoine « accueillis à bras ouverts »

Les deux frères de 5 et 8 ans habitent Depuis la tempête, ils n’ont plus de route pour accéder à leur maison et ont été scolarisés provisoire­ment à

- AUDREY MINELLI aminelli@nicematin.fr

Il y a bien eu quelques larmes de Thomas, 5 ans, devant le portail. Et un peu de stress pour Antoine, son grand frère de 8 ans, avant de faire ses premiers pas à l’école de l’Aire Saint-Michel, à Nice. Mais les deux petits SaintMarti­nois rescolaris­és ponctuelle­ment dans l’établissem­ent niçois se sont vite et bien adaptés. Aux nouveaux camarades et aux nouvelles maîtresses.

« L’accueil de mon petit CM1 a été des plus simples qui soient, se réjouit l’enseignant­e des CM1/CM2 et directrice de l’école, Martine Salvi. J’avais parlé à mes élèves de l’arrivée d’Antoine et ils l’ont accueilli à bras ouverts dès lundi. » Ce que confirme le garçon : «Dimanche soir, j’étais un peu stressé mais ça s’est bien passé. »

Les autres enfants l’ont-ils questionné ? « On m’a demandé pourquoi je n’allais pas à l’école à Saint-Martin-Vésubie puisqu’elle est ouverte, rapporte-t-il. C’est parce qu’on n’a pas de pont [le pont Maïssa] pour aller à la maison. »

« Je les ai sentis à l’aise »

Pour Antoine comme pour son petit frère, Thomas, en grande section, les maîtresses ont privilégié l’échange direct entre les enfants pour qu’ils fassent mieux connaissan­ce. Ce qui a, semble-t-il, bien fonctionné.

« Ils nous ont dit que leur nouvelle école était bien, confie leur maman, Élisabeth Jacob, soulagée. Je les ai sentis à l’aise. On leur avait montré l’école plusieurs fois en passant devant, on leur a expliqué qu’elle était petite pour les rassurer. »

Elle poursuit : « On leur a toujours expliqué les choses simplement depuis qu’ils sont tout petits. Là, on leur a dit que ce qui s’est passé n’était pas de notre faute, ni de la leur, mais qu’en tant que parents nous devions prendre les meilleures décisions pour eux. »

Car si leur « maison est intacte », ils n’ont, depuis la tempête Alex, plus de route pour y accéder. «Les routes, c’est un chantier monumental. On le sait tous. On est à côté du Boréon, à quatre ou cinq kilomètres du village de Saint-MartinVésu­bie, pose la dynamique mère de famille (1). Il y a bien un sentier que nous empruntion­s parfois le week-end pour rejoindre le village. Il a été aménagé par Force 06 pour qu’il soit plus accessible. »

Au lieu de 55 minutes, il n’en faut plus que 35 pour relier leur maison isolée à Saint-Martin-Vésubie. Compliqué au quotidien avec deux enfants. D’autant que si l’électricit­é a été remise, la maison n’a toujours pas d’eau potable.

« Remonter y vivre »

Grâce à des amis de la famille, Élisabeth Jacob a trouvé un petit chalet central qui leur permettra de remonter, au plus vite. «Çafait dix ans que l’on y vit, mon grandpère est Saint-Martinois, l’idée, c’est de remonter y vivre. Le weekend on pourra aller dans notre maison. Mais il faut que tout fonctionne au niveau d’Internet », tranche-t-elle. Son mari, employé chez Virbac à Carros, passant en télétravai­l à 100 %.

« Ma maison me manque un peu et j’ai quand même hâte de retrouver mes copains et ma maîtresse, souffle timidement Antoine. Mais c’est bien aussi de rester chez mon papy à Nice… » 1. Élisabeth a créé un groupe WhatsApp « Les Vésubiens d’Azur » pour permettre aux familles abritées à Nice de garder le lien et s’entraider. Une cagnotte Leetchi a été lancée par l’associatio­n des parents d’élèves Les P’tits Camou : https://www.leetchi.com/fr/c/rZ7VJ0pl

Cantine et centres de loisirs gratuits à Nice

 ??  ?? Thomas,  ans, et Antoine,  ans, ont été rescolaris­és provisoire­ment à l’école de l’Aire Saint-Michel, à Nice, en attendant de pouvoir remonter dans leur village de Saint-Martin-Vésubie où leur maison, « intacte », est coupée du monde et sans eau potable. (Photos Éric Ottino)
Thomas,  ans, et Antoine,  ans, ont été rescolaris­és provisoire­ment à l’école de l’Aire Saint-Michel, à Nice, en attendant de pouvoir remonter dans leur village de Saint-Martin-Vésubie où leur maison, « intacte », est coupée du monde et sans eau potable. (Photos Éric Ottino)
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