Sarkozy mis en examen pour « association de malfaiteurs »
C’est une première dans l’histoire judiciaire pour un ancien président de la République. Elle fait suite au supposé financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007
L’ancien président Nicolas Sarkozy a été mis en examen une quatrième fois, pour « association de malfaiteurs », dans l’enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne en 2007, aggravant sa situation judiciaire alors qu’il doit déjà être jugé deux fois prochainement devant le tribunal correctionnel.
A l’issue de quatre jours d’audition et d’un interrogatoire-fleuve de plus de quarante heures terminé lundi soir, Nicolas Sarkozy a été mis en examen une nouvelle fois dans ce dossier instruit par les juges d’instruction Aude Buresi et Marc Sommerer, qui ont succédé à Serge Tournaire. L’information, révélée par Mediapart, a été confirmée par le Parquet national financier (PNF).
« J’ai appris cette nouvelle mise en examen avec la plus grande stupéfaction [...]. Mon innocence est à nouveau bafouée par une décision qui ne rapporte pas la moindre preuve d’un quelconque financement illicite » ,a déclaré Nicolas Sarkozy dans un message publié sur Facebook.
« Les Français doivent savoir que je suis innocent de ce dont on m’accuse
Quatrième mise en examen pour Nicolas Sarkozy.
en apportant un crédit invraisemblable aux déclarations d’assassins, d’escrocs notoires et de faux témoins. Je sais que la vérité finira par triompher. [...] L’injustice ne gagnera pas », a-t-il ajouté, assurant avoir pendant ses quatre journées d’audition « répondu à toutes les questions qui [lui] ont été
posées sans jamais être mis en difficulté ».
« Acharnement judiciaire »
Le patron des Républicains, Christian Jacob, a immédiatement assuré sur Twitter l’ex-président de la République de son « total soutien face à cet acharnement judiciaire invraisemblable, incompréhensible et choquant dont il est victime dans cette prétendue affaire libyenne ».
Soutien d’Eric Ciotti
« Total soutien » aussi du député LR Eric Ciotti, pour qui « cette prétendue affaire libyenne est infamante et sans fondement ». « L’histoire retiendra l’acharnement judiciaire et politique sans précédent qui frappe un ancien président de la République », a-t-il estimé. L’ancienne ministre Nadine Morano a assuré n’avoir « aucun doute » sur le fait qu’il « démontrera encore et encore une nouvelle fois son innocence ». « Mais que d’épreuves... A croire qu’il s’agit d’une tentative permanente d’assassinat politique ! »
Le député LR Guillaume Larrivé a lui redit sa « confiance » à Nicolas Sarkozy qui, selon lui, « saura démontrer que l’accusation infamante qui le vise est sans fondement ».
« Les mots font mal », a remarqué sur BFMTV le député LR Julien Aubert en estimant que « l’accusation de malfaiteur pour un ancien président de la République, c’est une accusation grave ».