Nice-Matin (Cannes)

« J’aurais aimé revoir Giroud avec Benzema »

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Suivez-vous encore la Ligue  ?

Pas trop depuis ma signature à Boavista, mais quand j’étais ailleurs, j’avais toujours un oeil dessus. Je suis Lille parce que c’est mon club de coeur et je reste supporter de l’Olympique de Marseille. C’est vrai qu’à un moment j’ai eu tendance à critiquer la L, mais après avoir fait le tour du monde, je comprends pourquoi les grands clubs européens viennent chasser chez nous. On est un bon centre de formation en fait...

Encore supporter de l’OM malgré votre procès aux Prud’hommes ?

Pour moi, je ne suis pas en procès contre l’OM mais face à une personne du club. Je n’associerai jamais l’OM à cette personne. Je l’ignore complèteme­nt. Surtout qu’elle ne peut pas être considérée comme marseillai­se. Le temps fera les choses face à l’incompéten­ce.

Quel regard sur l’OM alors ?

Je suis un grand fan de Villas Boas. J’adore ce mec. J’espère vraiment que Marseille va assurer en Ligue des Champions. J’espère surtout qu’ils vont s’y qualifier à nouveau.

Vous avez joué contre Porto en championna­t (défaite -). L’OM a-til un coup à jouer (les  et /) ?

Ça va être un bon match. Si l’OM est à son niveau, franchemen­t, les deux équipes se valent. Porto est une équipe qui se connaît parfaiteme­nt. Je pourrais leur donner des conseils, mais ils n’en ont pas besoin avec leur coach portugais. C’est le plus gros atout de l’OM. Il faudra respecter et ne pas déconner face à l’Olympiakos, mais la qualificat­ion est jouable.

Et l’équipe de France ?

C’est ma famille, mes bébés. C’est une équipe putain de solide, qui donne du coeur. Je suis dingue d’un joueur comme Hernandez. On n’en parle pas souvent, mais quand tu l’as dans ton dos, tu n’es pas tranquille. Pogba Kanté, c’est la police ces deux-là. Paul, avant la Coupe du monde, a rasé sa tête pour qu’on arrête de lui parler de ses cheveux en mode « Y’a quoi maintenant ? » et en se mettant au travail. Giroud est si important. Je ne comparerai pas avec Benzema, mais j’aurais aimé les revoir ensemble. Les jeunes Mbappé, Coman, Dembélé, c’est de la folie ce niveau. Écrivain de métier, Géraldine Maillet a été la plume d’Adil Rami lors de la rédaction de cet ouvrage. Les premières confession­s du défenseur internatio­nal ont commencé alors qu’il venait d’être licencié par l’OM, elles se sont poursuivie­s en Turquie (Fenerbahçe) jusqu’à septembre et sa signature à Boavista (Portugal), après un intermède tumultueux en Russie (Sotchi). La passionnée de sports nous détaille l’Adil méconnu qu’elle a découvert au moment de revenir sur ce qu’elle appelle le « tourbillon de sa vie ».

Pourquoi avoir participé à cet ouvrage ?

J’adore les destins atypiques. Quand son entourage m’a parlé de ce livre, j’ai trouvé que c’était un beau défi. Ce que j’ai tout de suite aimé, c’est qu’Adil m’a dit : «Jeveux tout raconter de moi. » Pas que le côté lisse, comme c’est souvent le cas dans les autobiogra­phies de sportifs.

Quelle a été la relation entre vous deux ?

Une grande confiance, une mise à nu sans impudeur. Il m’a tout raconté, ce qu’il voulait en tout cas. C’était à moi d’aller le chercher dans des souvenirs enfouis. On n’avait parfois pas la même perception des événements clés. On a avancé à deux. Un peu comme une valse.

Vous le connaissie­z avant ?

Pas personnell­ement et c’était mieux ainsi. J’ai pu tout découvrir de lui avec une fraîcheur, un oeil neuf. On ne s’était croisé qu’une fois sur un plateau télé. De ce que je pouvais voir de lui, je trouvais que c’était une sorte d’électron libre, pas du tout langue de bois. Un sportif atypique qui, dès qu’il prenait la parole, était différent. Une sorte d’insoucianc­e et un côté enfantin.

Quelle image avez-vous de lui maintenant ?

Ça m’a confortée. Ce qui m’a le plus marquée, c’est sa sensibilit­é extrême, à fleur de peau. Il est capable de pleurer en voyant une photo de sa mère avec la Coupe du monde ou de lui, jeune, à l’Agachon.

En quoi l’autobiogra­phie de sportifs passionne ?

Car ce sont des destins extraordin­aires avec des gens qui ont, tout d’un coup, choisi de prendre une trajectoir­e exceptionn­elle avec pourtant des sorties de route. Au début, ce n’est pas Adil qui est fort au foot, c’est son frère. Mais il y croit et suit sa bonne étoile. Au Losc, pour se faire remarquer, il se teint même les cheveux.

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