Nice-Matin (Cannes)

Hypersensi­ble ? Parlez-en librement via ce groupe !

L’Atelier des bienveilla­nces propose tous les premiers lundis du mois une session pour parler de l’hypersensi­bilité. Un moment de partage et d’écoute qui se déroule à distance

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Intenses, elles peuvent submerger certaines personnes en quelques secondes. Les émotions. « Toi, t’es sensible » : une phrase qu’ont souvent entendue les personnes hypersensi­bles. Une caractéris­tique qui peut pourtant être une véritable richesse. Même s’il n’est pas évident de savoir gérer cette particular­ité au quotidien, que l’on soit personne à haut potentiel ou non. À ce titre, Delphine Coutier, fondatrice de L’Atelier des bienveilla­nces dans la cité, encadre un groupe de parole pour ceux qui souhaitent poser des mots sur leur hypersensi­bilité. Un rendez-vous chaque premier lundi du mois que la thérapeute propose gratuiteme­nt avec participat­ion libre aux inscrits sur la plateforme numérique Zoom.

Comment peut-on définir l’hypersensi­bilité ?

Le fait de ressentir en nous des choses qui ne nous appartienn­ent pas forcément.

Les hypersensi­bles sont donc des éponges à émotion ?

Oui. Un exemple : un membre du groupe de parole a raconté être arrivé dans un amphithéât­re avec un très bon sentiment et, d’un coup, avoir ressenti une immense colère sans raison. Il venait de réceptionn­er l’émotion qui flottait dans l’atmosphère et qui n’était absolument pas la sienne.

C’est une galère alors ?

Pas forcément. Je suis hypersensi­ble et cela m’a beaucoup aidé dans ma vie aussi. J’arrive facilement à repérer les gens positifs, lumineux. Ma sensibilit­é me permet de m’en rapprocher.

Ressentir les émotions des autres : ce n’est pas épuisant ?

C’est vrai que l’on peut se retrouver totalement vidé de son énergie. L’essentiel est de savoir comment se recharger.

Comment faire ?

Pour ma part le reiki () est essentiel dans mon équilibre. La méditation est également bénéfique.

Pour se construire une cuirasse ?

Non, l’idée n’est pas d’être étanche aux autres. Mais d’apprendre à accueillir certaines choses en laissant aussi émaner de nous d’autres choses.

Comment vous est venue l’idée de créer ce groupe de parole ?

De par mon parcours et les personnes qui m’ont guidée, je me suis intéressée à la notion de perception qui diffère selon les cultures (). On peut se sentir inadapté face à ce que l’on ressent intensémen­t. Le fait d’en parler avec des personnes qui vivent la même chose génère du positif. Le but de ce rendez-vous est de laisser libre cours à l’expression de chacun, à la verbalisat­ion des problémati­ques. Et les participan­ts enrichisse­nt le débat, répondent aux autres à travers leur vécu. C’est un réel échange.

Est-ce facile d’en parler ?

Pas pour tout le monde. Je suis époustoufl­ée par la jeune génération qui parvient à s’exprimer sur ce sujet bien plus facilement que la mienne par exemple. C’est formidable car les jeunes osent explorer cette partie d’eux.

Il y a aussi le regard de la société qui colle des étiquettes sur les hypersensi­bles, à renfort de « t’en fais toujours trop » ou « cet enfant est un chouineur »

C’est vrai que ce n’est pas évident. Aussi bien dans le monde du travail que dans la cellule familiale. En parlant d’enfants, on peut absolument travailler avec eux sur leurs ressentis d’ailleurs.

Au final l’idée c’est d’apprendre à se connaître…

On nous met tous très tôt dans des cases. Et à la fin on se demande : mais qui sommesnous ? Ce qui est encore plus complexe pour une personne hypersensi­ble qui ressent des choses qui ne viennent pas forcément d’elle…

Comment faire la différence ?

Avec le temps on comprend que si les émotions nous traversent, ne restent pas longtemps en nous, c’est qu’elles sont générées par l’autre. Vous savez, un pic émotionnel est quelque chose d’assez succinct : il dure entre cinq et trente secondes.

Ah oui c’est rapide !

Mais cette intensité émotionnel­le peut également être entretenue. Par exemple, lors d’un rendezvous vous allez me parler de

1. Méthode de soin japonaise basée sur les énergies du corps.

2. Une réflexion qui a donné corps à un ouvrage aux éditions Le Gardien : L’homme qui devint chaman.

L’Atelier des bienveilla­nces accueille les participan­ts de son groupe de parole les premiers lundis du mois sur Zoom. Pour rejoindre le groupe, contactez le 06.25.11.26.47. www.atelierdes­bienveilla­nces.fr

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(Photo M. D.) Delphine Coutier a fondé L’Atelier des bienveilla­nces dans le vieil-Antibes.

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