Le bâtiment et l’industrie recrutent en intérim
Les secteurs de la construction et de l’industrie, particulièrement touchés par la crise sanitaire, privilégient aujourd’hui le travail temporaire
Décrue du chômage partiel, rebond de l’intérim, c’est ce que constate, par les chiffres, la Dirrecte Paca (1). Une bonne nouvelle pour les demandeurs d’emploi du bâtiment et de l’industrie, car c’est dans ces deux secteurs d’activité que fleurissent le plus grand nombre de missions intérimaires.
Recours record à l’intérimaire
Après une baisse de 3,1 % de ses effectifs, l’industrie enregistre, au second trimestre 2020, une hausse de 0,4 % (+ 700 salariés), notamment grâce à un recours record par les employeurs au travail temporaire (+ 2 000 salariés). « Fin septembre, sur 7 000 offres d’emploi intérimaires, 13 % étaient destinées au secteur de l’industrie, 12 % à l’installation et à la maintenance et 12 % au transport et à la logistique », précise Véronique Vanel, chargée de mission entreprise et partenariat économique à la direction territoriale des A.M. de Pôle Emploi.
Si ce rebond n’est pas vraiment notable du côté de Grasse, car l’industrie des arômes et de l’agroalimentaire n’a pas franchement souffert de la Covid. Et donc ses besoins en opérateurs de production et de fabrication n’ont en fait jamais cessé.
Plus missions en Paca
Du côté de Carros, c’est dans la maintenance industrielle que le manque de main-d’oeuvre se fait grandement ressentir. « Nous venons d’organiser un jobdating en partenariat avec les agences intérimaires tant la demande est forte », souligne Véronique Vanel. Et en ce qui concerne la construction, le constat est encore plus marqué dans ce secteur qui travaille pourtant déjà beaucoup avec une main-d’oeuvre intérimaire. Au second trimestre, la filière enregistre une hausse de 5,7 % (+ 6 300 emplois), après une baisse de 7,9 %. Et là, les effectifs en travail temporaire ont plus que doublé (+ 5 700 emplois) dans notre région. Fermetures de menuiserie, électricité, plomberie, maçonnerie, manoeuvres. C’est le second oeuvre qui est tout particulièrement recherché dans le BTP.
Pour relancer l‘activité
« Tout comme pour la maintenance industrielle, nous proposons aux demandeurs des formations dans ces corps de métiers avec postes à la clef ! », insiste la chargée de mission. Ce recours à l’intérim par de nombreux employeurs n’est pas une coïncidence. Il leur permet en cette période de crise sanitaire et en l’absence totale de visibilité sur l’avenir de relancer leur activité. Une solution plus coûteuse, certes, mais qui évite de s’engager sur le long terme. Les demandeurs d’emploi, de leur côté, ne doivent pas perdre de vue que mission intérimaire ne veut pas forcément dire travail temporaire. Les agences intérimaires proposent, en effet, elles aussi, des contrats à durée indéterminée.
1. Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi Provence-Alpes-Côte d’Azur