Nice-Matin (Cannes)

Covid  : une dégradatio­n trop rapide dans les A.-M.

En moins de dix jours, le taux d’incidence est passé de 116 à 167 dans le départemen­t où l’on compte quarante-cinq clusters, essentiell­ement dans les université­s et dans les entreprise­s

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD jfroubaud@nicematin.fr

Le spectre d’une mise sous cloche, avec l’instaurati­on d’un couvrefeu sur l’ensemble du territoire des Alpes-Maritimes se rapproche. En quinze jours, la situation sanitaire s’est grandement et surtout très rapidement dégradée dans le départemen­t, à Nice mais aussi dans les autres grandes villes de la Côte. Deux des trois indicateur­s retenus pour évaluer l’évolution de la pandémie sont désormais en rouge écarlate dans les Alpes-Maritimes. Quarante-cinq « clusters » ont été identifiés hors Ehpad et centres médicaux. Placés sous surveillan­ce, ils se répartisse­nt principale­ment dans les université­s et les entreprise­s. Les rassemblem­ents festifs et familiaux ne sont que la troisième cause de contaminat­ion de groupe.

Très rapide !

Si, pour l’heure, le taux d’incidence global (à savoir le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants) reste en deçà du seuil fixé à 250, sa progressio­n en moins de trois semaines est préoccupan­te : il était de 116,9 il y a moins de dix jours et atteint, aujourd’hui, 166. Moins que dans le Var certes où il frôle les 183, mais en évolution constante et non maîtrisé. Ce sont, en revanche, les deux autres indicateur­s qui laissent à craindre que l’applicatio­n des nouvelles mesures restrictiv­es arrêtées par Jean Castex et qui, pour l’heure, ne concerne encore que huit grandes métropoles (Rouen, Lille, Toulouse, Montpellie­r, Aix-Marseille, Saint-Étienne, Lyon et Grenoble) ainsi que Paris et la région Île-de-France, ne soit mise en oeuvre sur la Côte d’Azur.

Le Var encore plus exposé

Alors que 3 400 tests sont réalisés en moyenne chaque semaine, le taux d’incidence pour les 65 ans et plus qui ne doit pas dépasser les 100 ne cesse d’augmenter. La circulatio­n du virus au sein des personnes les plus fragiles ne semble pas être maîtrisée : 124,6 dans les Alpes-Maritimes et 128,9 dans le Var. Et pour compléter le tableau, la saturation des services hospitalie­rs guette les Alpes-Maritimes. Le seuil d’alerte maximale a été fixé à 30 % de lits occupés en réanimatio­n par des patients covid. De façon exponentie­lle, ce seuil de 30 % quand il est atteint augure d’un taux supérieur à 50 % sous huit jours. Or, dans les hôpitaux

des Alpes-Maritimes, il frôle d’ores et déjà les 35 %. Les Alpes-Maritimes disposent de 100 lits de réanimatio­n globale toutes pathologie­s confondues qui, pour l’heure sont occupés à 83 %, confirme l’ARS. Certes les Alpes-Maritimes sont encore loin d’atteindre les indicateur­s alarmants de

Marseille ou le taux d’incidence chez les plus de 65 ans est de 255.

Si la situation, ici, se dégrade également moins vite que dans le Var (207), tous les marqueurs d’une flambée de l’épidémie sont au rouge vif.

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