Nice-Matin (Cannes)

« Si tout le monde part, c’est la catastroph­e »

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Serge et Christiane Conte font partie des irréductib­les. Certes, leur maison, nichée sur les hauteurs de Saint-MartinVésu­bie, est encore intacte. Mais celles des voisins ont été avalées par le Boréon. Les axes routiers aussi. Résultat, ces retraités devraient marcher une heure et demie à travers les montagnes s’ils veulent rejoindre leur propriété depuis le vieux village. «La maison est isolée, il y a deux mètres de vide en dessous, décrit cet ancien artisan de 77 ans. On doit faire l’état des lieux pour voir si on est en zone rouge ou noire. On vit dans l’attente, mais on a peu d’espoir. »

Depuis quinze jours dans le camping-car

Quoi qu’il en soit, ils ne quitteront pas leur village d’adoption. Même temporaire­ment : alors que des solutions de relogement sont proposées, ces

Niçois d’origine préfèrent vivre sur le parking de l’hôtel La Châtaigner­aie, dans le camping-car que Serge a sauvé sur le gong, « cinq minutes avant que la route ne s’effondre ».

« On n’a pas voulu embêter des personnes qui avaient plus besoin d’être relogées, défendil. Nous, on a notre petit espace, avec eau et électricit­é. Et heureuseme­nt qu’on n’est pas restés là-haut : on tournerait en rond… On a vécu sur le parking quinze jours, mais il commence à faire froid, alors on s’est mis en quête d’un petit logement, au village. On n’a pas l’intention de partir. On ne retournera jamais sur la côte : j’ai dû descendre sur Nice cette semaine, j’ai eu des montées d’adrénaline de folie. On est venus ici pour le cadre de vie. Et si tout le monde s’en va, c’est la catastroph­e, il n’y aura plus d’attrait touristiqu­e, plus personne ne voudra monter ».

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