« Les artisans sinistrés sont aussi mes collègues »
Joël Fourny, président national de la chambre des métiers, sera aujourd’hui à Breil-sur-Roya et Saint-Martin-Vésubie pour rencontrer les chefs d’entreprises artisanales des communes sinistrées
Comment aider les entreprises artisanales des vallées à se relever, après le passage dévastateur d’Alex ?
Sur place aujourd’hui, deux présidents de la Chambre des métiers et de l’artisanat (1), Joël Fourny (national) et Jean-Pierre Galvez (départemental et régional). Ce matin à Breil-sur-Roya, puis à Saint-Martin-Vésubie, ils vont rencontrer élus et artisans sinistrés : esthéticienne, traiteur bio, électricien, restaurateur d’art, maçons, peintres, brasseur de bière, ou même matelassier…
La CMA a déjà installé des permanences dans les communes impactées (2).
Des agents y aident les artisans à monter les dossiers et envisager la reprise. Joël Fourny fait le point sur les mesures d’aide, et sur ce qu’il attend de la visite d’aujourd’hui.
Quelles situations vous attendez-vous à rencontrer ?
J’ai déjà vu dans le Gard des entrepreneurs qui avaient tout perdu, je m’attends à des situations extrêmement difficiles, à beaucoup de désespoir. M. Galvez me tient au courant de la situation, mais rien ne vaut un déplacement pour mesurer réellement l’état d’urgence, être aux côtés des artisans qui sont mes collègues, les écouter, les réconforter, et pouvoir les défendre au niveau national.
Quelles mesures allez vous prendre ?
La CMA a déjà débloqué un fonds « calamités et catastrophes naturelles » de à euros, à raison de euros par société touchée par une perte de matériel ou des locaux endommagés. Elles sont recensées, ce n’est pas encore exhaustif.
Le premier comité d’attribution se tient aujourd’hui pour une libération rapide des fonds.
C’est une aide d’urgence, qui sera relayée par des fonds complémentaires d’accompagnement dans la durée, pour les pertes d’exploitation et ce que les assurances ne prendraient pas en charge.
Notre action vient compléter celle de l’État, des collectivités et des organismes consulaires (). Il nous faut travailler collectivement.
Quelles attentes vous sont déjà parvenues ?
De l’aide à la constitution des dossiers pour envisager une reprise, et des mesures à long terme. On ressent aussi la détresse psychologique d’artisans qui n’ont plus la force d’affronter l’adversité. Certains veulent tout lâcher et changer d’activité. Nous devons les soutenir tant que ce sera nécessaire, réveiller l’espoir pour les aider à rebondir. RECUEILLI PAR V.A. vallasia@nicematin.fr 1-chambre de métiers et de l’artisanat Paca, 04.93.14.24.63.et assistance06@cmarpaca.fr.
2- Du mardi au jeudi, au moins jusqu’au 23 octobre.
3- Le fonds d’urgence entreprises des AlpesMaritimes, abondé par la Région Sud, le Département des Alpes-Maritimes, la Métropole, la CCINCA, l’URSSAF, pour un total de 6,4 M€.