« On a dépensé une fortune en frais d’avocats »
Le CBD est une thématique en vogue. » Ça, on commence à s’en rendre compte, vu le nombre croissant de boutiques qui ont désormais pignon sur rue et portent en étendard la célèbre et controversée fleur de cannabis. James Essig et son associé, Yohann Bricaud, ont créé en août dernier leur propre marque : Herba Vitae. Installés à Villeneuve-Loubet, ils s’apprêtent déjà à ouvrir une seconde échoppe à Cannesla-Bocca, début 2021. « Ça fait déjà quelques années que le CBD séduit. Et le flou qui existe en termes de législation (lire par ailleurs) ne freine pas l’expansion du marché. Je dirais même que l’on attaque la dernière ligne droite pour se lancer. Quand la France aura enfin légiféré, les grandes marques vont se lancer à leur tour. Certaines grandes enseignes de cosmétique ont notamment déjà lancé une gamme de crème au CBD. »
Nouveau mode de consommation
L’entrepreneur va plus loin. Parle de « marché naissant ou de marché d’opportunité », se remémore les premiers magasins d’e-cigarette qui ouvraient de partout et que l’on continue de voir dans les centres-villes. « C’est difficile d’avoir du recul. Mais on sait qu’à l’échelle de l’Europe, de l’Amérique du Nord ou de l’Amérique du Sud, ça ne retombe pas. Et puis c’est rentable. » Sur ce dernier point, tous ont accordé leurs violons. Yvan Parienti, à la tête de la chaîne Dr Smoke, reconnaît que « ça marche alors que l’investissement n’est pas énorme. La rentabilité est quasi immédiate. » Élodie Rosano travaille en famille, avec sa soeur Angélique, dans leurs boutiques antiboise et cannoise CBD Queen. Elle avoue sans détour que « ça rapporte bien. Et c’est quelque chose qui nous plaît. »
Le CBD séduit également le consommateur, qui vient de plus en plus en magasin pour s’approvisionner en fleurs, résine, huiles, crèmes… « Beaucoup de gens viennent parce qu’ils veulent arrêter de fumer du cannabis contenant du THC, reprend Élodie. Ils le remplacent alors par du CBD. Une fleur de CBD, que nous vendons pour faire des infusions, a le même goût et la même odeur, mais sans aucun effet psychoactif. »
Franckie R., créateur du concept CBD shop, la marque la plus répandue dans le département à l’heure actuelle – une vingtaine de magasins ouverts en France et en outre-mer, une trentaine d’ici à la fin de l’année –, a une vision à long terme depuis le départ et l’ouverture de son premier Shop à Antibes en mai 2018.
Franchiser : meilleure formule pour multiplier
« C’est une nouvelle activité et comme souvent dans ce cas, nous sommes beaucoup à nous y intéresser. D’autant plus que le marché est porteur. En ce qui nous concerne, nous comptons nous déployer sur tout le territoire national en proposant de franchiser notre marque. On donne ainsi la possibilité à nos futurs franchisés d’entrer sur ce marché avec nos propres solutions juridiques, marketings et logistiques. Pour ouvrir notre premier magasin, je n’ai pas peur de dire que l’on a dépensé une fortune en frais d’avocats. Il n’y a pas de secret. C’est pour ça que nous sommes capables d’ouvrir partout en France, où d’autres essuient des fermetures administratives. Aucun de nos magasins n’a jamais été fermé. Mais pour ça, il y a plein de petits détails à savoir. On fait les choses correctement, là où d’autres ne font pas attention. Et c’est aussi pour ça que nous sommes sollicités tous les jours pour ouvrir de nouvelles franchises. »
Le modèle de Franckie R. semble bel et bien être la bonne formule mathématique pour multiplier les points de vente. Idem chez Flower Shop et Anthony Mamone, qui a créé la marque . «On a mis du temps à se développer parce qu’on préfère faire les choses bien. J’ai obtenu l’exclusivité sur le territoire français avec un producteur suisse de CBD. C’est super car je suis sûr de proposer des plantes de qualité. »