Interrogations autour de l’avenir du patrimoine
La Ville a renouvelé son adhésion à la Fondation du patrimoine. Aline Abravanel (LRM) a demandé plus de clarté. Quid des projets ?
Obtenir des fonds, c’est bien. Mais savoir à quoi ils vont pouvoir servir, c’est encore mieux. C’est avec cette idée que l’élue d’opposition Aline Abravanel a pris la parole au dernier conseil municipal. Intervenant lors du vote du renouvellement de l’adhésion de la ville à la Fondation du patrimoine – qu’elle a saluée – la colistière Un nouveau souffle (LREM) a demandé des précisions à la majorité. Soulignant la richesse du patrimoine local et la nécessité de le préserver, elle a émis une demande : « Pouvez-vous vous engager à présenter prochainement un programme de sauvegarde et de mise en valeur ? »
À ce titre, elle relève au micro des points d’intérêt : aqueduc de Fontvieille, trophée de la Brague, collection du regretté Bernard Boetti avec son Lou Pitchoun musée, épave romaine découverte avec les travaux du parking du Pré-auxPêcheurs... Elle tance : « Ce n’est certainement pas “un bout de bois sans intérêt” comme nous avons pu l’entendre à deux reprises de la bouche de certains de vos élus. »Et avance même l’urgence : « Que faites-vous des signaux d’alertes envoyés par les associations depuis vingt-cinq ans sur la dégradation de l’aqueduc romain de la Bouillide ? Une estimation de 2013 portait le coût de sa sauvegarde à moins de 65 000 euros pour les cinq arches de la Goa. »
« Besoin de temps »
Avant de clore son flot d’interrogations, Aline Abravanel suggère la candidature de la commune à l’obtention du label « Ville d’art et d’Histoire ». Ce à quoi le maire Jean Leonetti répond par un autre label qu’Antibes devrait prochainement recevoir : celui de ville culturelle.
“Pourquoi
la villa Eilenoc est-elle inaccessible au public alors qu’il est possible de la privatiser pour des événements confidentiels ?” interroge l’élue LREM. «
On a fermé Eilenroc qu’on va rouvrir comme par le passé », indique le maire Jean Leonetti en rappelant que sa municipalité « l’a ouverte au public »:« En dehors du fait qu’elle doit être préservée aux mois de juillet et d’août en raison des risques incendies, la villa est accessible de manière bihebdomadaire à partir du printemps. Elle n’est pas uniquement destinée à des réunions confidentielles qui, au passage, paient l’entretien total du site. »
Rappelant les engagements de sa campagne électorale, le maire Jean Leonetti mentionne les travaux effectués : la chapelle de la Garoupe, son retable, la réhabilitation du Musée Picasso, le chantier de la cathédrale – « les études continuent pour sa mise en lumière »–,lepremier magistrat indique la poursuite de la réfection des remparts et la continuité dans la restauration du retable du Brea : « Cela se fait sous contrôle, avec des techniques particulières qui font qu’on ne peut pas considérer de gérer un ouvrage comme le pont romain par exemple avec 60 000 euros. Si tel était le cas, ce serait déjà terminé depuis longtemps. Mais nous avons besoin de temps : il ne faut pas oublier que les subventions de la Drac sont contingentées annuellement. » Quid des projets à venir ? Le maire annonce que l’enceinte extérieure du Fort Carré avec sa promenade et la chapelle du Calvaire feront l’objet d’un chantier de sauvegarde.