Nice-Matin (Cannes)

Cinéma panafricai­n : un voyage à travers l’écran

Reporté en avril, le 17e Festival du film panafricai­n aura bien lieu du 23 au 28 octobre prochains, au Miramar pour les projection­s, au Martinez pour les conférence­s et master class

- A.C.

Sans subvention, mais avec une saine obstinatio­n. Reporté en avril, le 17e Festival du film panafricai­n se tiendra bien à Cannes du 23 au 28 octobre prochain. Son infatigabl­e (et toujours jovial) président, Basile Ngangue Ebelle en est certain !

« C’est important pour la culture en général de le maintenir, de montrer qu’on peut encore réunir des artistes, travailler sur le cinéma, et même relier les continents à travers ce voyage local sur grand écran. »

Environ soixante films seront projetés à l’Espace Miramar rénové, tandis qu’une dizaine de conférence­s et master class devraient trouver place au Martinez. Même si les Afro-américains font évidemment défection, tous les représenta­nts de la diaspora en France seront bien sur la Croisette, avec 50 à 100 invités, et un jury entièremen­t féminin. L’expression d’un cinéma vivace, malgré une époque troublée ? « Le cinéma africain est bien vivant, même si beaucoup de pays connaissen­t toujours des difficulté­s économique­s, mais cela oblige à plus de créativité, notamment par l’usage du digital. Les cinéastes africains savent faire beaucoup, avec peu ».

Tous les genres, et de la créativité

Avec quelle thématique ? «Ilya surtout une aspiration à la liberté, avec dénonciati­on de la corruption et appel à la responsabi­lité. Il pointe aussi une vraie envie de mettre en place une réalité afri- caine comme alternativ­e aux sché- mas de l’occident ».

Avec des pays émergents dans le 7e art, comme le Ghana « avec beaucoup de beaux films d’auteur, originaux et audacieux, qui rivalisent avec le grand frère du Nigeria, considéré comme l’Hollywood afri- cain. Le Cameroun anglophone fait également preuve de dyna- misme ».

Parmi les films à voir, Big Man Wahala, « une critique du pouvoir en place », Gold coast lounge, « une histoire du Ghana avec beaucoup de dérision, Innocent (e), sur la violence faite aux femmes ; Dima punk, un film marocain sur la culture punk...

« Tous les genres sont représenté­s, et le paradoxe des pays africains sous dictature, c’est que leur censure est de plus en plus molle, donc le cinéma panafricai­n se porte bien ! ». À vérifier à Cannes.

L’entrée aux projection­s est gratuite pour les moins de 18 ans, le tarif est de 5 euros pour les autres. Programme complet et modalités sur www.fifp.fr

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(Photo A.C.) Basile Ngangue Ebelle tout sourire : son Festival du film panafricai­n est bien programmé.

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