Payer son loyer, « problème majeur » pour les hôteliers et restaurateurs
« Un professionnel sur deux n’est pas à jour de ses loyers » (50,85 %), affirme le Groupement national des indépendants (GNI), en publiant, hier, les résultats d’un sondage réalisé en octobre auprès de 1 240 adhérents, employant jusqu’à 20 salariés pour 90 % d’entre eux et dont un tiers est à Paris.
« Cette dette est importante, elle représente au moins trois mois de loyers pour un professionnel sur deux », constate Didier Chenet, président du syndicat patronal, cité dans un communiqué.
« Plus grand poste de dépenses » des professionnels « après le personnel » , les loyers représentent 8 à 15 % du chiffre d’affaires hors taxes, dit-il.
Très peu de réponses favorables du bailleur
Parmi les chefs d’entreprise sondés, 40 % sont restaurateurs, 22 % hôteliers ou hôteliers-restaurateurs et 33 % bistrotiers ou propriétaires de cafés, brasseries.
Si 8 professionnels du secteur des hôtels-cafés-restaurants sur 10 – et 9 sur 10 à Paris – ont sollicité leur bailleur lorsque le confinement pour combattre la pandémie de Covid19 les a privés de trois mois d’activité, la majorité n’a «pas reçu de réponse favorable à la demande d’annulation des loyers le temps de la fermeture des établissements ». Ainsi, 55 % n’ont bénéficié d’aucune aide, 27 % ont bénéficié d’un report, le plus souvent de deux à trois mois, et 18 % d’une remise, souvent limitée à un mois.
Cela s’explique en partie par le fait que la plupart des bailleurs sont des personnes privées (87 %) pour qui les loyers constituent souvent « la source principale, voire unique, de revenus » , dit le GNI.
Alors que le couvre-feu instauré pour 4 à 6 semaines dans neuf métropoles le 17 octobre va encore réduire l’activité des professionnels, un sur quatre constate des relations dégradées avec son bailleur : 15 % rapportent des « menaces » d’actions judiciaires en expulsion et 7 % une exécution de celles-ci. A Paris, où le coût de l’immobilier est très élevé, deux professionnels sur trois ont des loyers mensuels supérieurs à 10 000 euros, davantage que le montant maximal de l’aide du Fonds de solidarité.
« On est loin du “zéro recette, zéro charges” annoncé par le gouvernement », note Didier Chenet, souhaitant qu’un crédit d’impôt soit octroyé aux bailleurs acceptant d’annuler leurs loyers.