Nicolas Sarkozy inaugure le square Charles Pasqua
L’ancien chef de l’État était à La Chênaie, hier, pour baptiser l’espace en l’honneur de l’ex-ministre de l’Intérieur. L’occasion d’un hommage appuyé à celui qu’il considérait comme un mentor
Le protocole des grands jours, hier matin à Saint-Jacques. C’est sous une pluie fine, mais tenace, que le square Charles-Pasqua a été inauguré, au coeur du parc de la Chênaie. Dénomination validée lors du conseil municipal du 29 septembre dernier, après des années de débats (1).
Aux côtés du maire Jérôme Viaud et de plusieurs personnalités politiques LR (2), une présence remarquée : celle de Nicolas Sarkozy. Applaudi à son arrivée par l’assistance (une centaine de personnes), l’ancien président de la République (2007-2012) est venu saluer la mémoire d’un autre ancien ministre de l’Intérieur (1986-1988 et 1993-1995), natif de Grasse.
C’est, d’ailleurs, dans la cité des parfums que ses obsèques avaient été célébrées en juillet 2015.
« Je l’ai aimé, admiré. Il me manque »
Après le neveu, Gérard Pasqua, qui évoque « un lieu simple, qui lui ressemble [il parle, évidemment, de son oncle] et le 1er magistrat, soucieux d’honorer un « enfant du pays, qui aimait passionnément la France, qu’il a servi toute sa vie », l’ancien chef de l’État a pris la parole. Pour tresser des louanges à celui qu’il considérait comme un mentor. Passé le court laïus sur la fidélité, « à ses idées, son pays, ses amis » comme « valeur cardinale en politique » (à bon entendeur...), place à l’hommage : «Cet homme du peuple, qui en était une incarnation, je l’ai connu, je n’avais pas 20 ans. Je l’ai aimé, admiré, personne ne m’a engueulé comme il l’a fait, a-t-il formulé. Personne ne parlait comme lui, ses discours emportaient les foules. C’est toute une partie de ma vie. Sans lui, je n’aurais jamais eu la carrière politique que j’ai eu la chance d’avoir. Il avait l’obsession de donner leur chance aux jeunes. »
Priorité à « l’impératif de sécurité »
Dans une réminiscence de ses jeunes années, où « l’on s’engageait pour un idéal, où l’on voulait tout changer », Nicolas Sarkozy s’est montré nostalgique : « Charles Pasqua me manque, comme cette époque me manque. On était une famille, on avait le sentiment de faire un métier que personne d’autre ne pouvait faire. »
Un propos conclu par un retour à l’actualité : « Dans une situation difficile [il parle de la crise sanitaire et de l’assassinat de Samuel Paty], il est temps d’inverser nos priorités » et se recentrer sur « l’impératif de sécurité. »
Dans la foulée de l’inauguration, Nicolas Sarkozy s’est rendu à la librairie Arts & Livres du Plan-deGrasse pour dédicacer son dernier ouvrage, Les Temps de tempête, tome I, chronique de ses deux premières années à la présidence. Pour rappel, l’ex-président a été récemment mis en examen pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire de « l’argent libyen » et les soupçons de financement de sa campagne en 2007 par le régime Kadhafi.
1. Des membres de l’opposition, s’interrogeant sur la pertinence de la démarche, Charles Pasqua ayant, notamment, été au coeur de plusieurs affaires judiciaires et condamné en 2010 dans l’affaire de la Sofremi.
2. Dominique Estrosi Sassone, Michèle et Philippe Tabarot, Charles-Ange Ginésy, Éric Ciotti et JeanPierre Leleu notamment.