À Cannes, les bars du quartier nocturne ont déjà baissé le rideau
Les établissements du Carré d’Or à Cannes n’ont pas attendu la mise en place du couvre-feu pour fermer boutique.
« La plupart n’ouvrent plus depuis fin septembre », déplore José Jumeaux, président de l’association des commerçants du secteur et patron du Posto Pubblico.
« Avec la fermeture à 00 h 30, ça ne fonctionnait déjà pas ! Ici les gens viennent pour s’ambiancer, faire la fête. C’était incompatible avec les mesures sanitaires : pas de musique, pas de service au bar, aucune consommation debout, des tables de six espacées d’un mètre... »
Dommages collatéraux
Ses quatorze salariés sont depuis en chômage partiel. « Ils touchent 84 % de leur salaire. Mais le manque à gagner est en réalité bien pire, ils doublaient parfois leur paye grâce aux pourboires ! » Les aides de l’État ? Insuffisantes pour combler le manque à gagner.
« Ça bouche les trous, mais il faudra bien rembourser. Économiquement, c’est une catastrophe. Quand on arrête une activité du jour au lendemain, il y a énormément de paramètres à prendre en compte. Comment payer les loyers ? Les charges fixes ?
Sans parler des dommages collatéraux : les fournisseurs, les DJ, les entreprises de nettoyage. Ça met tout le monde dans une situation impossible... »
Pour ce spécialiste de la nuit cannoise, le renforcement des mesures sanitaires et la mise en place du couvre-feu sont en partie dus au manque de vigilance ces derniers mois. Si depuis fin septembre les bars devaient fermer à 22 heures, les restaurants avaient eux une autorisation jusqu’à 00 h 30.
« Tout le monde n’a pas joué le jeu. Beaucoup d’établissements ont continué d’ouvrir en jouant sur la partie restauration, alors qu’ils n’ont même pas de cuisine ! Même chose pour les clients, ça a été un enfer, on a parfois failli en venir aux mains parce que certains refusaient de porter le masque… »