Au bar-restaurant de Saint-Martin-du-Var, le service de midi pour sauver les meubles

Au bar-restaurant Du Bon Vin à Saint-Martin-du-Var, le patron parvient à faire bonne figure pendant le service. Mais il a le moral en berne. « On en a tous marre. Il y a trop d’incohérences. On sortait d’une période difficile, on s’était renouvelés avec la vente à emporter, et rattrapés avec une belle saison. Jeudi, le couvrefeu nous fait faire une croix sur la clientèle du soir, celle qui dépense le plus. C’est plus de la moitié de notre chiffre d’affaires : je viens de perdre les 40 couverts d’un anniversaire… Ce vendredi on a appris par les gendarmes, la fermeture du bar, 15% de notre chiffre d’affaires. Je n’avais pas compris que même assis on ne pouvait pas consommer. Ce samedi je serai là pour annoncer la mauvaise nouvelle aux habitués, mais après, on s’adaptera et on ouvrira pour midi.»

Il poursuit, en colère : « On met le masque, on désinfecte, on limite les tablées à six, la pandémie, c’est pas nous ! »

Fin des extras, retour du chômage partiel

Avec son épouse Marie, qui tient le bar, il emploie un chef, Christophe, et un pizzaiolo, Majid, à plein temps. Jennifer la serveuse et Kevin le plongeur sont déjà à mi-temps. Les deux extras qui travaillaient le soir peuvent faire une croix sur leur emploi. Tous vont, patrons exceptés, se retrouver en chômage partiel. « Ce que je craignais arrive, et c’est grave. On nous a déjà contraints à réduire notre salle de 60 à 35 couverts. Là, on nous fait fermer partiellement : la clientèle du soir ne pourra pas partir à l’heure à laquelle elle arrive d’habitude…

Mais on nous oblige à garder les charges, les 1 500 euros d’aides du confinement en moins. On nous dit que le prêt d’État est prolongé, mais si on ne peut pas le rembourser pourquoi emprunter ? » « À midi, ça ne va pas changer. On se donne une semaine pour tester et voir si le soir on ferme ou si la clientèle vient plus tôt. Et si on tient le coup avec pizzas et vente à emporter comme pendant le confinement ». Le patron prédit : « Il va y avoir beaucoup de fermetures. Je le ressens à Métro quand je croise des anciens. Beaucoup vont arrêter. »

(Photo V.A.) À Saint-Martin-du-Var, au bar-restaurant Du Bon Vin, on se donne une semaine pour voir si la clientèle du soir, plus de la moitié du chiffre d’affaires, est prête à repartir à l’heure où elle arrivait.