Une bonne énergie »
Quel bilan tirez-vous du dernier mercato ?
On avait plusieurs objectifs, dont celui de réduire considérablement notre effectif professionnel. C’est une des réussites très importantes. J’ai beaucoup oeuvré pour cela, cela m’a d’ailleurs fait progresser un peu en français (rires) carila fallu discuter avec beaucoup de clubs et d’agents. Du premier au dernier jour de ce mercato, on a oeuvré pour atteindre notre objectif. En parallèle, on a réussi à renforcer l’équipe, notamment sur le plan défensif avec l’arrivée d’Axel Disasi. Avec une personne, on a pu changer le visage de notre défense. Cela a été un long processus de réfléchir à la construction de cet effectif. On a travaillé en étroite collaboration avec Paul (Mitchell), ciblé des postes stratégiques, recruté Volland. On croit beaucoup en lui, il va rapidement répondre aux attentes. Il n’était pas question de surpayer également. On a également pris la décision de repousser les avances pour Benoît (Badiashile), comme on l’avait fait pour Wissam (Ben Yedder) en janvier. Nous souhaitions aussi laisser de la place pour nos joueurs de l’Academy qui travaillent dur.
Et cet été, vous avez cru perdre Ben Yedder ?
Non, c’était clair dans notre esprit. Cet hiver, on avait reçu une offre très sérieuse pour lui d’un très gros club. Une grosse, grosse offre (il sourit)…
Avez-vous été surpris par le milieu du football, le mercato etc. ?
C’est un business que j’ai découvert. Tout m’a surpris, les prix des transferts, le marché en lui-même, les sommes qui peuvent être mises sur la table, pourquoi cette somme en particulier. C’est assez incroyable, une grande découverte pour moi. Une des choses les plus étonnantes, c’est cet équilibre à trouver pour former une bonne équipe entre tous ces facteurs que sont les différents profils, les personnalités, les âges, la culture. Je ne suis pas certain que les gens s’en rendent compte.
Est-ce vrai que vous avez été contrarié par l’omniprésence de certains agents à l’AS Monaco ?
Je ne vais pas juger ce qu’il se faisait avant. Il est certain que les agents ont un rôle dans cette économie. En ce qui nous concerne, nous avons changé de politique, clairement, en construisant notre propre système, avec nos ressources. On a restructuré la partie sur le recrutement, avec le département scouting, notamment depuis l’arrivée de Paul.
Votre méconnaissance du football a parfois été pointée du doigt. Que connaissiez-vous de ce sport avant d’arriver ? C’était une passion pour vous ?
J’ai toujours aimé ce jeu. Gamin, je jouais gardien de but en club, dans ma ville, à Oufa. C’est vrai que je n’avais jamais travaillé dans le foot, comme de nombreux dirigeants lorsqu’ils arrivent dans ce milieu d’ailleurs. J’ai découvert cette économie. J’adore cette expérience. J’apprends beaucoup, c’est certain que je ne suis plus la même personne qu’en février au moment de mon intronisation. Je ne vous cache pas que la première année a été difficile. Tout était contre nous.
Y a-t-il plus de pression dans le foot que dans le monde des affaires ?
Oui, car tout dépend des résultats du samedi sur lequel vous n’avez aucune prise. Il y a la pression publique, l’opinion, mais aussi la pression interne parce que vous êtes responsable. Ce n’est pas évident à gérer.
Et les défaites ?
Je traverse les matchs avec beaucoup de nervosité. Je suis stressé, beaucoup plus que dans ma précédente vie, c’est vrai. Les nuits après une défaite sont un désastre, comme le jour suivant. On refait le match, on revit les actions, les erreurs. En général, ça va mieux le lendemain (sourires). J’ai entendu que c’était le cas pour bon nombre de mes homologues (sourires). L’année dernière, nous avons eu beaucoup de joueurs expulsés, des penaltys, c’était dur à vivre mais c’est le football. J’espère qu’on aura davantage de victoires tranquilles à l’avenir !