Amazon met son « Black Friday » en sourdine Quand le petit commerce tousse
Le tour de vis donné par le Premier ministre à la grande distribution suffit-il à calmer l’ire des petits commerçants ? Pas sûr.
Les indépendants toussent, rouspètent, s’inquiètent, même si la fermeture de certains rayons, de nature à ne pas créer une concurrence déloyale, génère un début d’apaisement. « Condamner certains rayons ou faire en sorte que les codes-barres bloquent les produits à la caisse, c’est plutôt de nature à nous rassurer un peu », explique Philippe Desjardins, le président de la Fédération du commerce niçois, 1 400 boutiques, 22 associations…
« Nous pensions initialement que nous pourrions travailler du lundi au vendredi, tout le monde devant fermer le week-end, y compris les supermarchés. Mais quand j’ai entendu le Premier ministre, j’ai senti qu’il y avait un tel niveau de stress par rapport à la progression du virus, que je me suis dit : ok, soyons sérieux, respectons le protocole et faisons en sorte qu’en décembre, on puisse rouvrir. »
Tous n’affichent pas ce calme relatif. Nicolas Donati, qui représente l’association Nice Grand Centre, était choqué, en mars, de voir des consommateurs pouvoir fréquenter les rayons prêt-à-porter de la grande distribution tandis que les boutiques étaient paralysées.
« Le premier confinement m’a coûté 60 000 euros », dit-il.
Le montant du prêt garanti par l’État qu’il a été contraint de contracter. Il prévient : « À titre personnel, si l’on m’impose de ne rouvrir que le 15 décembre, je déposerai le bilan. Et d’autres seront dans le même cas. Le mois de Noël, pour beaucoup d’entre nous, c’est 30 % de l’activité de l’année. Je veux bien faire un effort si vraiment, l’intérêt de la Nation est en jeu. Mais qu’on me laisse rouvrir le 1er décembre. »