La mosquée avait déménagé
Annoncé par Christian Estrosi, le 1er juillet 2019, le déménagement de la mosquée installée au 12 rue de Suisse - local municipal - gérée par l’association présidée par l’imam Magamadov, n’avait pu se faire que cette année, discrètement, au 4 rue Reine-Jeanne, un peu plus loin dans le centre-ville de Nice, dans un local privé, cette fois.
« Après des prières de rue et à la volonté des représentants d’acquérir le local, la Ville avait décidé de préempter », explique un porte-parole de la municipalité.
« Un bail a été conclu avec l’association afin que les musulmans du centre-ville puissent prier dignement. Il y a 18 mois, nous avons considéré à la suite de difficultés avec le voisinage que ce bail ne se justifiait plus. Nous y avons mis fin », indique encore la Ville. Qui conclut : « L’existence de l’association et sa surveillance est de la compétence du préfet : pour notre part, nous avons résilié lebaililyaunanetdemi».
Un bail qui avait été, en 2013, au coeur d’une polémique. Philippe Vardon sous l’étiquette Nissa Rebela avait dénoncé devant la justice administrative les conditions du bail signé entre la Ville et l’association cultuelle, qu’il considérait comme une subvention déguisée. Celui qui est aujourd’hui élu du RN avait eu gain de cause. La ville de Nice avait été condamnée, le rapporteur avait estimé que le loyer de 350 euros perçu par la mairie était « trop faible », considérant qu’il y avait violation de la loi sur la laïcité. Il avait fait valoir : « Les collectivités territoriales ne peuvent accorder des subventions aux associations cultuelle ». « [Hier] matin, lors d’une visioconférence avec Christian Estrosi, j’ai été très étonné de l’entendre dire qu’il avait souhaité que l’Association des Musulmans du Centre-Ville (affiliée à la branche locale de l’UOIF islamiste) quitte [à l’époque] les locaux de la rue de Suisse en raison de sa radicalité », assure Philippe Vardon. « Je rappelle que cela fait presque 10 ans que je le mets en garde sur cette mouvance ! Ce qui ne l’a pas empêché de nouer un véritable partenariat avec eux, notamment en installant cette association dans des locaux appartenant à la Ville », réagit-il encore. Et de bombarder : « Deux autres mosquées affiliées à l’UOIF locale sont toujours installées dans des locaux municipaux, et il a octroyé un terrain de 3000m² pour un projet de grande mosquée impliquant cette organisation : puisque Christian Estrosi semble désormais reconnaître que j’avais raison - manifestement 10 ans trop tôt - alors il doit rompre toutes les relations qu’il a nouées avec cette mouvance islamiste ».