Saint-Martin-Vésubie : deux louves canadiennes du parc Alpha capturées
Après 35 jours de cavale, Healy, une louve canadienne du parc Alpha a été retrouvée et capturée, vendredi matin. Et hier soir, la femelle alpha(1) de la meute, Hoona, a, elle aussi, été attrapée. L’Office français de la biodiversité (OFB), avec l’appui de la vétérinaire du parc, a donc fléché Healy avant qu’elle soit transportée par le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) jusqu’à son nouveau domicile. Un centre spécialisé qui accueille déjà les autres rescapés dans les DeuxSèvres (Nouvelle Aquitaine). La femelle alpha canadienne également devrait la rejoindre rapidement. Depuis que la tempête Alex a détruit les clôtures du parc Alpha, les loups qui ont survécu se sont enfuis. «La meute a éclaté. Après cette dernière capture, il en reste cinq dans la nature. Quatre loups canadiens et un arctique », recense Eric Hansen, directeur régional de l’OFB. Il poursuit : « On a une observation fiable d’une personne qui a vu la jeune femelle arctique de l’autre côté de la
(2) crête. »
« Ils ont été très stressés »
Les autres restent dans les montagnes environnantes mais se font de plus en plus discrets. « Ils ont été très stressés par ce qu’il s’est passé. C’est ce qui explique que la meute se soit dispersée, ils sont dans un état posttraumatique », analyse Véronique Luddeni, la vétérinaire du parc Alpha. Avant d’ajouter: « La stratégie, c’est d’y aller en douceur, d’attendre pour qu’on arrive à ce qu’ils n’aient plus peur de nous. » Parce que pour les flécher correctement, il faut être à moins de 25 mètres d’eux. Comme ça l’a été pour les deux louves capturées ces deux derniers jours. Quant aux autres ? L’objectif est clair : les attraper tous. « Ils ne sont probablement pas capables de s’en sortir seuls. Mais s’ils y arrivent, ils n’ont rien à faire dans nos montagnes où il y a le loup gris européen avec qui ils ne doivent pas se reproduire. Nous avons plusieurs exemples qui démontrent que lorsqu’il y a l’introduction d’une nouvelle espèce, ça peut être catastrophique pour les autres et pour la biodiversité », avertit Eric Hansen.
1. La femelle et le mâle alpha sont les seuls de la meute à pouvoir se reproduire.
2. Le loup arctique est une sous-espèce de loup.