Un quartier prêt à batailler
Confrontés à l’annulation de nombreux événements en raison de la pandémie, les membres de l’association Cadis tentent d’innover pour relancer l’activité dans les Semboules
Ils résistent. Font part de leur mécontentement pour continuer de défendre leur identité. C’est ce qui les anime. Tous les samedis matin entre 10 heures et 11 heures, Manuel Babault et les membres de l’association Cadis (Comité d’Animation et de Défense des Intérêts des Semboules) se retrouvent dans le parc de loisirs pour protester contre l’annulation des événements habituellement organisés dans le quartier. Depuis l’arrivée de la Covid, les habitants rongent leur frein et tournent en rond. « Nos actions avaient déjà été atteintes lors de la mise en place du plan Vigipirate et maintenant, on se retrouve avec une période de Covid, regrette le président. On avait l’habitude de mener une fête par mois en moyenne pour créer du lien social. »
Depuis mars, le Cadis a dû se résigner à annuler dix événements comme le théâtre de marionnettes pour les enfants, la fête du babaou (fête du quartier) ou encore la fête de la Saint-Jean. « La ville ne s'y oppose pas toujours, mais elle nous dit de demander l'accord de la sous-préfète. On ne sait pas combien de temps ça prend et au final, on n’a pas de réponse. C’est une demande en vain. »
Projets en gestation
Pas une raison pour se laisser abattre ni baisser les bras. Depuis plusieurs semaines, certains habitants des Semboules se retrouvent ainsi le samedi et croquent à pleines dents dans des cours de théâtre organisés en petit comité. Un peu de gaieté. « Le professeur s’est absenté aujourd'hui (hier), mais jusqu’à la semaine dernière, on se retrouvait à dix dans le parc de loisirs en suivant la réglementation. On arrive à s'exprimer malgré tout. » Mieux, les adhérents de l’association se démènent pour trouver de nouvelles idées. «On a affiché une liste avec cinquante propositions de projets que l’on va porter jusqu'à la mairie, conclut Manuel Babault. On va également la distribuer à l'ensemble des gens du quartier pour leur proposer de cocher les cases des projets qui leur semblent importants. On donnera une priorité sur certains. » Environ 10 % devraient être retenus.