Nice-Matin (Cannes)

La Chouet’House d’Armelle et Marjorie

Ces Seynoises ont créé ce dont elles rêvaient en tant que mamans : un lieu où se nourrir à tous les niveaux, corps et esprit, qui est ouvert aux familles et plus si affinités.

- VALÉRIE PALA vpala@nicematin.fr

C’est l’histoire de deux amies qui se connaissen­t depuis dix ans. Enceintes en même temps de leur second enfant, en 2018, ces deux Seynoises se retrouvent au parc où jouent leurs aînés.

« C’était bientôt l’hiver, et on s’est dit : “jamais, il y a un lieu où on peut se caler pendant que les enfants jouent ?”», raconte Marjorie. L’idée d’un endroit où parents et enfants peuvent partager des activités ensemble (ou pas), son amie Armelle, éducatrice pour jeunes enfants, l’a depuis longtemps. Elle propose déjà de l’éveil musical dans les crèches.

‘‘ « Mais je ne l’aurais jamais fait toute seule », avouet-elle. Avec « Marj’ », c’est parti. Ensemble, elles imaginent un lieu où les parents peuvent se poser, se restaurer pendant que les enfants jouent en toute sécurité. Où ils peuvent aussi, pour une fois, assister aux activités que leurs gamins font habituelle­ment à la crèche, et même les faire avec eux : yoga, pâtisserie, verbalisat­ion des émotions (une technique venue du Canada et qui intéresse les tout-petits, si, si avant même de parler !)... Elles partent en quête d’une villa avec extérieur. « C’était un impératif. L’idée est de recevoir les gens comme à la maison, créer un petit cocon. On se voyait mal ouvrir une porte vitrée en bas d’un immeuble ! »

Elles ont déniché la perle rare à la croisée de La Seyne et Six-Fours. Ouverte un mois avant le premier confinemen­t, Chouet’House avait, avant le second confinemen­t, trouvé sa vitesse de croisière.

Se sentir libres

Lors de notre visite, quelques jours avant le reconfinem­ent – les activités étant suspendues pour l’heure à l’exception du

Chouet’drive – on entre tout naturellem­ent dans le salon-cuisine aux couleurs acidulées (la déco, c’est Marj’ !) par la véranda avec ses tables en zinc plus neutres, histoire de ne pas faire fuir les garçons non plus ! Ce « Chouet’mercredi » avec Armelle, on trouve Margaux, Layan, Lise, Thalia pinceaux à la main. Et pour certains, littéralem­ent les doigts dans la peinture.

« L’idée est qu’ils se sentent libres, hors du cadre scolaire. C’est de la peinture libre sans jugement », explique Armelle. Avant de citer le chercheur et pédagogue Arno Stern : « Je suis le servant du jeu de peindre. »

On n’est pas loin non plus de Montessori avec l’apprentiss­age de l’autonomie. « L’autonomie, ça veut dire beaucoup de ménage, rigole-t-elle. Ils ont tellement besoin de manipuler les matières ! On vit dans une société bétonnée. L’idée est que l’on peut faire ici ce que l’on ne fait pas chez soi ou à l’école. » Et l’apprentiss­age est toujours ludique, spontané, comme dans l’atelier « bouge ton corps en anglais ». Charlie, cinq mois qui sort juste d’un cours de yoga avec son papa (« plutôt des massages à cet âge ») commence aussi à aimer l’accordéon en éveil musical. Certains parents ne sont pas les derniers à faire du bruit dans cet atelier. « Retrouve ton âme d’enfant, c’est aussi notre devise », explique Marjorie, responsabl­e de la com’ et du graphisme. Une devise qu’elle s’est d’ailleurs appliquée à ellemême en passant depuis peu derrière les fourneaux pour régaler ceux qui viennent manger le midi. « Je ne m’en souvenais plus, mais c’était mon rêve, enfant, d’être marchande ! »

L’idée était de créer un petit cocon”

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