Monaco songe à une bulle
Cinq matches d’affilée reportés... L’AS Monaco n’a plus joué depuis le 28 octobre (défaite 77-88 face à Kuban). Autant d’annonces de reports dus à des clusters en EuroCup (Andorre et Panevezys) et à l’interruption du championnat qui ont fini par plomber un peu l’ambiance.
« D’habitude, on joue trois matches par semaine, là, c’est 2 en trois semaines », note le coach Zvezdan Mitrovic. « C’est une situation totalement inédite. On ne peut pas non plus mettre en place des matches amicaux, le contexte est trop compliqué. On continue de s’entraîner le plus sérieusement possible mais rien ne remplace le rythme de la compétition. Dans les têtes, il faut arriver à se fixer des objectifs ». Les deux recrues monégasques, Nikola Rebic (qui a signé le 25 octobre) et Rob Gray (30 octobre) doivent disputer leur premier match le 14 novembre face à Dijon en Jeep Elite. Un rendezvous perçu comme une éclaircie et qui a failli ne jamais avoir lieu. La majorité des clubs voulait l’arrêt total du championnat pendant le confinement. Jouer à huis clos à domicile entraîne de lourdes pertes financières pour des clubs essentiellement dépendants de la billetterie et des sponsors. Monaco, Villeurbanne et Boulogne ont fait pression pour qu’il en soit autrement. « Nous voulions que le basket vive encore, pour nos fans, pour nos partenaires, pour l’exposition à la télé », observe Oleksiy Yefimov, le Directeur général de l’ASM.
Le modèle NBA ?
Résultat, la Ligue a inventé un programme minimal ‘’à la carte’’ : en novembre, seuls Monaco, l’ASVEL et Boulogne recevront à la maison. Des rencontres télévisées. Hier, Tony Parker, le président de l’ASVEL, a annoncé dans L’Equipe que ce compromis bancal ne pourrait pas s’étendre plus loin que le mois de novembre. « Au-delà, sans l’aide de l’État, le huis clos c’est la mort des clubs ». La ministre Roxana Maracineanu, lors d’une visite à Pau, n’a pas tardé à répondre à TP. « Une enveloppe de 110 millions d’euros sera apportée à tous les sports collectifs. La répartition sera faite en tenant compte de leur dépendance à la billetterie et à leur situation financière ». Suffisant pour continuer ? Mais sous quelle forme ? Du côté de l’ASM, on songe déjà « à un plan B ». Et celuici se présente sous un angle ambitieux, inspiré du modèle de la ‘’bulle sanitaire’’ (tous les matches en un même endroit à huis clos) qui a permis à la NBA de terminer sa saison. « En étant réalistes, il y a peu de chances que le confinement en France s’arrête en décembre, peu de chances pour que le championnat reprenne son cours normal à brève échéance, note Oleksiy Yefimov. Le modèle de la bulle présente de nombreux avantages. La sécurité sanitaire, la résolution du thème du coût des transports et de leur complexité et la qualité de la retransmission télé. On peut aussi imaginer une bonne visibilité pour les sponsors, avec des emplacements réservés pour chaque club sur le parquet ».
Or, l’ASM ne serait pas allergique (au contraire) à l’idée d’accueillir cette bulle dont le règlement sportif serait à définir. Il faut dire que la Principauté présenterait de nombreux avantages. Entre autres, son expérience des grands rendez-vous, sa capacité hôtelière de qualité, avec des établissements ouverts. Quatre gymnases seraient susceptibles d’accueillir les équipes pour les entraînements. Du côté de la Roca Team, il se murmure que des discussions pour une telle organisation entre l’ASM et le gouvernement monégasque, puis avec la Ligue nationale de basket, seraient déjà prévues. Un concept au goût révolutionnaire en Europe. Mais dans le monde du basket, pour l’instant, la Covid parait sans pitié pour les modèles traditionnels. Ettore Messina, le célèbre coach italien de Milan, vient de plaider pour l’arrêt des Coupes d’Europe...