Christophe : le puzzle de sa vie s’envole aux enchères
De ses bottes à ses juke-box, quelque 200 lots du chanteur-collectionneur, grand fétichiste d’une époque, ont été dispersés hier. Une vente sur fond d’Amérique rétro proche du demi-million
Je vais tout vendre ! C'est la prochaine étape. Une envie d'effacer le passé », jurait un Christophe désireux de faire table rase après avoir tant entassé en collectionneur invétéré qu’il était.
Une promesse de Gascon faite au détour d’une conversation sur le voilier qu’il louait chaque été à Port-Grimaud et aussitôt enterrée par l’envie de dénicher un Wurlitzer des années 40. « Le seul juke-box que je garderai ! Avec mes 78 tours de blues et de rock », assurait-il.
Disques d’or et boules de pétanque
Le 16 avril dernier, le sort en a décidé autrement. Et voilà comment une bonne partie du patrimoine vintage du chanteur vient d’être dispersée. Plus de 200 lots adjugés sous le marteau de Me Bertrand Cornette de Saint Cyr dont la maison parisienne organisait des enchères en ligne hier après-midi avec la bénédiction de sa fille Lucie et de Véronique Bevilacqua. Son ex-épouse dont il était séparé mais jamais divorcé veille sur l’héritage, confiant malgré les tracas de procédures en cours, que tout va pour le mieux, « À partir du moment où les choses sont bien faites et que cela honore sa mémoire ». Devant leur écran de smartphone, tablette et ordinateur, les fans et curieux ont ainsi pu voir défiler de 14 h 30 à 20 h, un pan de sa collection de toiles, pin-up en tôle sérigraphiée, figurines rétro, postes radio antédiluviens, disques d’or, Victoire de la musique 2003 (11 000 €), mais aussi habits de scène, flippers et bien sûr lunettes fumées bleues et marinières qu’il arborait à chacune de ses descentes estivales varoises. Un bric-à-brac hétéroclite aux lots parfois surprenants comme le n° 7-A osant le voisinage entre un ouvrage tauromachique et un livre sur… BB ! Une caverne d’Ali Baba technologique aussi, où l’on retrouve sa console de mixage Studer (partie à 7 000 €), une multitude de synthétiseurs ou boîtiers à effets divers et variés. « Si je chante, c'est grâce à ces trucs-là tu vois… », se penchait-il l’été 2016 en montrant ses derniers petits bijoux, qu’il passait son temps à triturer dans son home-studio flottant de Port-Grimaud, où depuis une plaque a été apposée en son souvenir.
Non loin d’où il avait l’habitude de s’adonner à la pétanque, dont d’ailleurs un coffret de trois boules gravées à son nom estimé 50 €, s’est envolé à… 3 600 € !
Grimaud, l’autre maison
Une passion pour l’art de vivre provençal qui l’avait amené l’an dernier à vouloir emménager dans une résidence secondaire à Grimaud, afin de « fuir le brouhaha parisien ». En vérité, parmi ses proches l’on était persuadé qu’il ne quitterait jamais son appartementmusée du boulevard Montparnasse et son capharnaüm sacré. Las, ce dernier aussi a fini par prendre la poudre d’escampette pour un montant total de 494 000