Charrat, un crochet au Cannet
Toujours invaincu chez les pros, après 21 combats, le Cannettan, challenger officiel pour la ceinture EBU, est aussi diplômé des plus grandes écoles. Pas banal, forcément...
Dans ce milieu parfois interlope, il ferait presque figure d’extraterrestre. Passé pro, à seulement 20 ans, et toujours invaincu depuis, Dylan Charrat en a donc aussi sous le carafon. Men sana in corpore sano, comme on nous l’expliquait, alors, en cours de latin…
Voilà en tout cas un garçon doté de toute la puissance et de toute la détermination requises pour monter sur un ring, mais aussi mû par cette intelligence nécessaire pour un jour pouvoir envisager “nager” avec les requins de Wall-Street. Pas de costard-cravatte, pour l’instant, mais cette envie, malgré tout, de donner du sens à un parcours forcément hors-norme. Diplômé en master 2, Dylan Charrat a certes dû hiérarchiser ses choix pour donner vie à ses rêves. Et fait donc de la boxe une véritable priorité. Mais malgré un quotidien rythmé par les entraînements, il n’en oublie pas l’essentiel. « Même si je délègue de plus en plus, j’ai toujours en tête pas mal de projets. J’ai besoin de me stimuler intellectuellement, de faire autre chose que de la boxe pour m’épanouir. Je poursuis donc, à côté, des études de management et marketing, en école de commerce. Et, depuis trois ans et demi, je suis aussi des formations en gestion de portefeuilles et en investissement dans les actifs en crypto-monnaie. Avec un ami, on a en outre développé une marque de vêtements street-wear (Taïdo). Avec le but de créer des collections éphémères… »
au classement WBA
Bref, procrastiner ou juste perdre du temps n’entrent pas vraiment dans le vocabulaire du garçon… « Mais ça, ça me vient de mon éducation. Très peu de boxeurs peuvent convenablement vivre de leur passion. Et mes parents, même s’ils m’ont toujours soutenu dans mes choix sportifs, m’ont aussi poussé à garder ce cap. A ne rien lâcher au niveau des études. Je suis content de ce qu’ils m’ont transmis parce que ça me permet, dès à présent, de préparer la suite. Car il y a, bien évidemment, une vie après la boxe… »
Si, au-delà du ring, il a visiblement trouvé une forme d’équilibre, gants aux poings, il reste tout autant attaché à de vraies certitudes. Et croit, plus que tout, en un destin doré. D’autant qu’à 26 ans, et un parcours sans accroc, rien ne semble être désormais en mesure de pouvoir lui fracasser ses rêves. Du coup, celui qui est déjà 10e au classement WBA, attend, avec impatience, l’occasion d’aller décrocher la ceinture européenne EBU, face à Sergio Garcia, lors d’un combat possiblement organisé en février ou mars prochains. « Ça fait longtemps que je m’y prépare. Je suis challenger officiel depuis un an, et je sais que lui aussi est invaincu. Ce n’est pas un vrai puncheur, il est plutôt physique. Mais je parviens, mentalement, à visualiser ce combat. Je pense que c’est un adversaire qui me convient, qui doit me permettre de développer ma meilleure boxe. En tout cas, je me prépare très dur pour atteindre mes objectifs… » Si la réunion, programmée à huis clos et censée être retransmise sur Canal +, est maintenue, il devrait, avant cela, se produire au Cannet, le 13 décembre prochain. Face à un adversaire restant encore à déterminer.
Afin de préparer au mieux cette étape supplémentaire menant, à ses yeux, au saint Graal : le titre de champion du monde. Rien de moins !