Nice-Matin (Cannes)

Le CHU de Nice en pointe pour la recherche d’un traitement

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD

Un vaccin ne fera pas disparaîtr­e le virus. Nul ne peut évaluer, le jour où il sera mis sur le marché, la durée de protection contre la Covid qu’il assurera. Ni son degré d’efficience sur l‘ensemble de la population. Ajoutez à cela le risque de « boycott » par une partie de la population - simples sceptiques ou militants anti vaccin - et la nécessité de trouver un ou plusieurs traitement­s contre la Covid reste un enjeu prioritair­e.

A Nice, comme dans de nombreux laboratoir­es de recherches privés ou public, la traque de la « molécule » miracle n’a jamais cessé. Sous la direction du docteur Eric Cua, praticien hospitalie­r en infectiolo­gie et directeur de la recherche clinique, plusieurs protocoles sont en cours.

Un Mirage !

La grande fierté du CHU c’est d’être, via le Dr Cua, coordonnat­eur au niveau européen pour le test de l’ABX464, nom de code d’une molécule « immuno modulatric­e et anti virale » dont l’efficacité est actuelleme­nt évaluée sur certains patients susceptibl­es de faire une forme grave de la maladie : « On ne le sait qu’une semaine après le début des symptômes, certains peuvent être victimes de ce que l’on nomme un orage cytokiniqu­e. C’est cette réaction inflammato­ire, plus que le virus lui-même, qui est la cause principale du syndrome de détresse respiratoi­re aiguë et des décès. »

Le test baptisé « MIR-AGE » concerne 1300 volontaire­s dont 300 qui ne recevront que des placebos. Ce médicament produit par Abivax, une start-up française, pourrait être capable d’inhiber la production de plusieurs de ces molécules responsabl­es de formes graves de la maladie.

Le CHU de Nice est également partie prenante dans deux autres protocoles : un anti-viral le Remdivir et surtout, en lien avec l’Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, le test d’une molécule immuno modulatric­e qui aurait la vertu de ralentir les réactions inflammato­ires aux conséquenc­es trop souvent délétères. Cet essai clinique, sous le nom de « Force », est très avancé. Les premiers résultats semblent être encouragea­nts, même si le docteur Cua se veut très prudent : « Nous arrivons à la phase intérimair­e. Nous saurons sans doute dans quinze jours s’il y a lieu de proroger ce test. »

 ?? (Photo M.M.) ?? C’est sous la coordinati­on du CHU de Nice et sous la responsabi­lité du Dr Eric Cua qu’une molécule l’ABX - susceptibl­e d’atténuer les réactions inflammato­ires graves - orage cytokiniqu­e - est testée à l’échelle européenne.
(Photo M.M.) C’est sous la coordinati­on du CHU de Nice et sous la responsabi­lité du Dr Eric Cua qu’une molécule l’ABX - susceptibl­e d’atténuer les réactions inflammato­ires graves - orage cytokiniqu­e - est testée à l’échelle européenne.

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