Nice-Matin (Cannes)

Cannes : poursuivi, il se jette à l’eau et se débarrasse d’une arme blanche

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Lundi 2 novembre, un automobili­ste est témoin d’une altercatio­n entre deux individus devant l’hôtel Radisson. L’un d’eux menace avec un couteau un passant qui fait son jogging. Il alerte la police qui intervient rapidement, dans le contexte de menace terroriste important que l’on connaît, c’est un incident grave. Arrivés sur les lieux les policiers se mettent à la poursuite de Mohamed, un Algérien de 21 ans qui prend ses jambes à son cou pour essayer de leur échapper. Il ira finalement se jeter à l’eau pour vider le contenu de son sac à dos dans la Grande bleue où il s’était immergé jusqu’au torse.

« À une quinzaine de mètres du rivage, il jette à l’eau un couteau », dira le procès-verbal, tandis que Mohamed, présenté en comparutio­n immédiate mercredi devant le tribunal judiciaire de Grasse, après son bain forcé, indiquera à l’interprète « qu’il n’y avait que son téléphone et son chargeur dans son sac, objets dont il s’est débarrassé en mer ».

La victime clémente

La victime, présente à l’audience, se montrera particuliè­rement clémente envers son agresseur. Cet homme athlétique qui dit peser 110 kg pour 1,90 m déclare ne pas vouloir porter plainte « pour ne pas mettre un compatriot­e encore plus dans la galère ! Et ce n’était pas un couteau, mais une pincemonse­igneur avec laquelle il m’a menacée. » Les deux individus se connaissai­ent-ils ? Il semblerait que non et qu’à la suite d’un « mauvais échanges de regards ! », les choses ont mal tourné. Interrogé par le président, Mohamed, sans mention à son casier judiciaire, avec une obligation de quitter le territoire français, livre sa version des faits : « On n’a fait que parler, et quand j’ai vu la police, je me suis enfui car je n’ai pas de papier ». Arrivé avec sa soeur à la suite d’un deuil familial, il dit vivre chez un ami. S’appuyant sur des témoignage­s qui ont formelleme­nt reconnu le prévenu, le procureur de la République requiert trois mois de prison avec sursis. Après la demande de relaxe par son avocat en faveur de son client — « un homme illettré, qui a eu peur d’affronter le gabarit imposant de la victime qui l’avait insulté » — le tribunal condamnera Mohamed à 3 mois de prison avec sursis. JEAN STIERLÉ

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