Nice-Matin (Cannes)

Fils de flûte le Niçois musical

Christophe Servas, Azuréen bricoleur acoustique, sera ce soir sur M6 dans La France a un incroyable talent.

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Christophe Servas, dit Fils de flûte, est un jeune artiste niçois. Comédien, il a longtemps travaillé avec la compagnie Miranda, ce Cannois de naissance s’est depuis « recyclé » dans la fabricatio­n d’instrument­s de musique avec des objets du quotidien. Durant le premier confinemen­t, il a mis en ligne plusieurs tutoriels sur sa chaîne YouTube pour fabriquer des instrument­s artisanaux. M6, qui regarde tout, est tombé sous le charme de cet inventeur un peu atypique au point de le contacter pour son émission La France a un incroyable talent.

Le passage du Niçois est prévu pour ce soir.

Comment est né le concept de Fils de flûte ?

Je construis des instrument­s depuis  ou  ans. Au départ, je faisais un lance-flèches et puis un ballon s’est crevé et je suis tombé par hasard sur quelque chose qui avait le même son qu’un saxophone. L’idée est née comme ça. Dans la foulée je me suis servi de tout ce que j’avais sous la main pour fabriquer des instrument­s : balais, vélo, panneaux de signalisat­ion, etc. Ce que j’aime, c’est jouer avec la matière.

Combien « d’instrument­s » possédez-vous ?

Plus d’une cinquantai­ne mais c’est déclinable à l’infini. Si je tombe sur un bout de bambou, je fais quatre trous et ça devient une flûte traversièr­e. C’est sans aucune limite.

Pourquoi M ?

Ils m’ont contacté suite à mes vidéos durant le confinemen­t. C’est une vraie exposition médiatique car je peux parler de mon concept qui a deux sens. C’est ma première scène en tant que musicien, c’est un grand pari. Ma musique doit être crédible pour que le message soit audible.

Quel est votre message ?

Mon concept est plus fort que moi, c’est de réutiliser des objets du quotidien et d’arrêter de tout jeter. Il y a une démarche écorespons­able aussi derrière l’ambition artistique. C’est un art utile, à double message. C’est important de participer à la baisse de la pollution tout en créant quelque chose d’autre.

Il faut transforme­r nos mauvaises habitudes qui consistent à tout jeter.

Quel est votre style musical ?

Je joue de tout, du blues, du hiphop, de la dub, du classique. Je pars d’une sonorité et je vois ce que cela m’évoque. On peut vite passer du reggae à une valse.

Quel est l’instrument dont vous êtes le plus fier ?

J’ai une pelle balayette que j’ai reconditio­nnée en clarinette et flûte harmonique. J’avais aussi réussi à faire de deux tuyaux un saxophone sur deux octaves mais il a fondu en restant dans ma voiture (rires). Heureuseme­nt, j’en avais fait un enregistre­ment. Il y a des belles découverte­s, on peut faire une belle guitare à partir d’un panneau de circulatio­n. Depuis que je suis dans ce concept, je regarde les brocantes autrement, ce sont des mines d’or, des orchestres potentiels.

Vous aviez une formation musicale ?

Pas du tout mais j’ai une oreille qui me sauve la mise. J’ai des notions de flûte, de guitare un peu et je voyage aussi. J’ai réussi à retrouver des sons nobles de cuivres à partir de bouts de tuyaux.

La France a un incroyable talent, 21 h 05 ce soir sur M6, à

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