Nice-Matin (Cannes)

Acheter un bien de luxe en viager ? C’est possible !

Attirant de nouveaux profils d’investisse­urs, le viager s’ouvre au secteur du luxe et incarne plus que jamais une stratégie patrimonia­le d’avenir

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Si elles ne représente­nt qu’une infime partie du marché immobilier, partout en France, les transactio­ns viagères se multiplien­t ces dernières années à un rythme effréné. Avec l’explosion du nombre de séniors, le viager constitue un investisse­ment de plus en plus adopté par les Français. Encore considéré comme un marché de niche avec 5 000 transactio­ns par an (soit 0,5 % des ventes immobilièr­es), le marché du viager enregistre depuis plus de 10 ans une forte progressio­n, avec une croissance estimée à 5 % chaque année. « Dans ce contexte d’allongemen­t de la durée de vie et de la difficulté croissante des seniors à se maintenir à domicile, le viager continue de se développer en raison de son attractivi­té pour les investisse­urs et des solutions qu’il apporte aux crédirenti­ers en recherche de solutions pour améliorer leur confort de vie, protéger leur conjoint, aider leurs enfants ou tout simplement anticiper sereinemen­t leur succession », explique Venance Gaymard, directeur du cabinet Viager Europe à Nice.

Un viager sans rente

Fort d’une expérience de près de 20 ans dans cette activité de niche, le spécialist­e de la transactio­n viagère rappelle que « le viager attire désormais des investisse­urs institutio­nnels ou des acquéreurs qui disposent d’un important capital disponible. Ces derniers souhaitent privilégie­r une transactio­n viagère comprenant un bouquet mais sans rente. Le plus souvent, il ne s’agit pas d’un démembreme­nt de propriété mais d’une vente grevée du droit d’usage et d’habitation. C’est-à-dire que le vendeur cède la nueproprié­té de son bien, mais conserve l’usufruit, ou le plus souvent son droit d’usage et d’habitation, toute sa vie ». En effet, face à des rentes particuliè­rement élevées lorsqu’il s’agit d’acquérir un bien luxueux en viager, les investisse­urs préfèrent opter pour le seul versement d’un bouquet, qui leur permet d’acquérir un bien de prestige à un prix décoté.

Une fiscalité avantageus­e

Pour l’acquéreur, l’autre bénéfice d’un viager sans rente réside dans sa fiscalité particuliè­rement avantageus­e. « À l’achat, le bouquet représente un coût de 30 à 50 % de la valeur vénale initiale du bien. Ainsi, les frais de notaire, calculés sur ce prix de vente, sont donc minorés en proportion. De même, une acquisitio­n en viager permet bien souvent d’éviter d’être imposé au titre de l’Impôt sur la Fortune Immobilièr­e (IFI) », complète le spécialist­e. En effet, l’acquéreur d’un viager occupé n’a pas à déclarer la valeur de la pleine propriété dans sa base taxable à l’IFI, mais uniquement la valeur correspond­ante à la nue-propriété du bien. Enfin, côté vendeur, la rente viagère perçue demeure imposable en tant que revenu. En revanche, cette dernière bénéficie d’un abattement fiscal substantie­l selon l’âge du vendeur au moment de la transactio­n : 40 % de la rente si le vendeur est âgé de 60 à 69 ans, ou 30 % de la rente si le vendeur est âgé de plus de 69 ans.

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Face à des rentes viagères très importante­s lorsqu’il s’agit d’un bien de luxe, les acquéreurs préfèrent privilégie­r le seul versement d’un bouquet. (Photo NM)

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