Biden se met au travail Trump règle ses comptes
Le 46e président américain met son équipe en ordre de marche pour le 20 janvier tandis que l’actuel chef d’État a limogé le chef du Pentagone
Joe Biden et Donald Trump ont entamé hier un pas de deux qui pourrait durer des semaines : le premier s’est adressé aux Américains en les implorant de porter le masque contre la Covid-19, le second a réglé ses comptes avec son ministre de la Défense, limogé.
Joe Biden a endossé son habit de président élu des États-Unis en dévoilant les membres de son comité consultatif chargé de présenter dès son investiture, le 20 janvier, un plan détaillé pour sortir le pays de la crise sanitaire et économique.
Une équipe façon « Obama »
Ce comité rassemble des experts reconnus et des anciens de l’administration de Barack Obama, dont le « lanceur d’alerte » Rick Bright, limogé d’une agence fédérale au coeur de la réponse sanitaire au début de la pandémie. L’équipe inclut aussi l’un des architectes de la réforme du système de santé d’Obama, Ezekiel Emanuel, et Luciana Borio, ancienne membre du conseil de sécurité nationale pendant la présidence Obama. Lors d’une allocution à Wilmington, dans le Delaware, Joe Biden a plaidé une nouvelle fois pour le port du masque qui « n’est pas une posture politique ».
« Il est temps de mettre fin à la politisation des gestes responsables de santé publique », a-t-il expliqué alors que de nombreux partisans de Donald Trump rechignent à se couvrir le visage. Hier matin, il a salué l’annonce par les laboratoires Pfizer et BioNTech d’un vaccin « efficace à 90 % » contre la Covid-19, qui apporte « tant de raisons d’espérer » (lire en pages départementales).
Le chef du Pentagone viré
Contre la pandémie, «je serai guidé par la science et les experts », a-t-il insisté dans un contraste saisissant avec le président sortant, accusé d’avoir minimisé la pandémie et d’avoir ignoré les recommandations de sa propre cellule de crise.
Donald Trump, dont l’agenda est peu chargé, a pour sa part annoncé sur Twitter le limogeage, attendu, du chef du Pentagone, Mark Esper. Il est remplacé par le directeur du centre national de contre-terrorisme, Christopher Miller.
Les relations entre le bouillant président septuagénaire et le technocrate de 56 ans étaient tendues depuis juin, quand Esper s’était opposé publiquement au déploiement de l’armée pour réprimer les manifestations antiracistes dans le pays.
Sa perte d’influence était devenue palpable et il avait disparu des écrans, n’accordant plus d’entretiens et ne prononçant que des discours préparés à l’avance.
Sinon, le milliardaire républicain refuse toujours d’admettre sa défaite. Lui qui ne s’est pas encore exprimé en public depuis l’annonce des résultats samedi, a promis de multiplier les actions en justice (qui ont peu de chances d’aboutir) en arguant de « fraudes » électorales pour lesquelles il n’a pas fourni de preuves.