Nice-Matin (Cannes)

Nastasia Noens de retour après 20 mois d’attente

La dernière compétitio­n de la Niçoise remonte à mars 2019. Aujourd’hui et après une saison blanche, la slalomeuse âgée de 32 ans retrouve le circuit avec impatience et déterminat­ion

- A Are, en février .

Depuis le 28 mars 2019, Nastasia Noens attend ce moment. Celui où elle pourra accrocher un dossard en compétitio­n. En ce début de printemps 2019, la Niçoise est en pleine forme. Elle a terminé par une dixième place sa saison, lors des finales de Coupe du monde à Grandvalir­a, et a enchaîné avec un titre national en slalom - son cinquième - chez elle à Auron, puis avec une dernière victoire au championna­t militaire à Galtür. A 30 ans et après déjà des combats contre des blessures (lire ci-contre), la licenciée de l’Inter club Nice a retrouvé la lumière. Malheureus­ement, cette belle spirale a été stoppée net en septembre 2019 lors d’un stage à Ushuaïa, en préparatio­n d’avantsaiso­n avec l’équipe de France. A l’entraîneme­nt, “Nasta” se fracture le tibia et est victime d’un arrachemen­t osseux au niveau de la malléole. Rapatriée en France, après un voyage de 30 heures, elle sait qu’elle va devoir passer sur la table d’opération du Dr Sonnery Cottet à Lyon, qui avait déjà soigné ses genoux, et patienter au moins trois mois.

La rééducatio­n durera finalement plus longtemps. Elle qui avait attaqué la préparatio­n physique encore plâtrée pour ne pas perdre de temps doit se rendre à l’évidence en février dernier : elle ne pourra pas revenir avant la fin de saison. « J’avais très envie de reprendre la compétitio­n, mais c’est finalement le choix le plus logique par rapport à la situation. Physiqueme­nt, je ressens toujours des douleurs à ma cheville. Et même si je progresse, je n’étais pas prête pour une Coupe du monde », déclare-t-elle le coeur gros. Depuis ce jour, la meilleure slalomeuse française n’a pas chômé pour retrouver son niveau, enchaînant les heures en salle, sur les pistes ou sur le vélo. Aujourd’hui, c’est sur une modeste FIS à Diavolezza en Suisse, qu’elle va pouvoir véritablem­ent se tester, à cinq jours de l’ouverture de la saison de Coupe du monde à Levi (Finlande). « Se reconstrui­re après une blessure, ça prend du temps, mais Nastasia, c’est une bête de courses », estime Vincent Blum, l’un des entraîneur­s de l’équipe de France de slalom. « Elle n’est pas allée au bout de ce qu’elle peut faire. Elle peut retrouver le plus haut niveau, on y croit ». 593 jours après, Nastasia va retrouver aujourd’hui un portillon de départ, des piquets, avec un dossard accroché. La course, le coeur de son métier, ce qui la fait vibrer. Avec l’espoir de retrouver les sensations qui l’ont conduit à trois reprises sur un podium mondial. Après tant de sacrifices, c’est tout ce qu’elle mérite.

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Textes : Romain Laronche Photos : AFP, J-F Ottonello et R.L.

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