Nice-Matin (Cannes)

« La compétitio­n va m’apporter les réponses »

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Comment vous sentezvous physiqueme­nt, avant cette reprise ?

Ça va bien, j’ai passé un bon été, je me suis bien entraînée. J’ai pu reprendre les kilomètres que j’avais perdus depuis un an. J’ai juste eu une petite alerte au dos en septembre, mais rien de grave, j’ai quand même pu travailler avec les autres filles du groupe géantslalo­m. On est notamment allé en stage en Suisse, où on a skié sur les glaciers. Ça change d’Ushuaïa (il n’y a pas eu de stages dans les stations argentines cette année en raison de la Covid-), mais j’avais déjà connu ce type de programme il y a trois ans.

Vous estimez-vous revenue à  % ?

Non, je ne peux pas dire que je suis à  %. Et puis il y a tellement longtemps que je n’ai pas couru, que je ne sais même plus ce que c’est  %. J’ai pu skier à Tignes, sur une piste arrosée, en conditions de course. J’ai pris des repères, ça m’a fait du bien, mais j’ai besoin de courir. Il n’y a que la compétitio­n qui va m’apporter les réponses. Physiqueme­nt, je me sens bien, ma cheville a bien récupéré, je ne me pose plus de questions, j’ai bien moins d’appréhensi­on.

A l’entraîneme­nt, vous étiez où par rapport aux autres Françaises ?

Je n’étais pas devant, mais pas derrière non plus.

Il y a pas mal de jeunes qui sont montées en slalom, ça fait du bien d’avoir cette émulation.

Il vous a manqué d’être challengée pendant longtemps en Equipe de France...

Oui, c’est pour cela que ça fait du bien. Les filles n’ont pas de grandes références encore en Coupe du

‘‘ C’est dur de se projeter, surtout qu’on entend qu’il risque de ne pas y avoir de saison ”

monde, mais elles font leur bout de chemin et c’est important pour le futur de l’équipe de France. Et nous avons aussi pu nous entraîner en Italie avec les Canadienne­s.

Pendant votre préparatio­n, vous avez été touchée par la Covid. Peu de symptômes ?

Je l’ai eue dès le début, en mars. J’ai eu deux jours de fièvre, dix jours de perte de goût et d’odorat, puis j’ai ressenti une grosse fatigue sûrement liée à la Covid au mois de juin. Mais, aujourd’hui, le point positif, c’est que je suis immunisée, mes anticorps continuent d’augmenter. C’est un stress en moins, car on passe un test PCR avant chaque course.

Vous êtes-vous fixée des objectifs comptables pour cette saison ?

Je vois au jour le jour. C’est dur de se projeter, surtout qu’on entend qu’il risque de ne pas y avoir de saison, que les stations seront fermées... Dans ces conditions, c’est difficile de rester concentrée sur son projet sportif. Mais j’ai toujours la hargne en moi, cette envie de retrouver la compétitio­n, ce qui m’a le plus manqué. De fin décembre jusqu’aux mondiaux (à Cortina d’Ampezo du  au  février), il faudra que je sois présente. Tout ce que je veux, c’est pouvoir m’exprimer dans les grands rendez-vous. A Zagreb, Flachau, aux mondiaux, sur des pistes que j’aime.

Vous projetez-vous audelà de cette saison, ou cela pourrait être votre dernière ?

Je vis le moment présent. Je veux déjà récupérer de cette blessure qui m’a demandé du temps et énormément d’énergie pour retrouver ce niveau. Je marche à la confiance et si je ne la retrouve pas ou que je ne joue pas devant, alors je serai très lucide aussi par rapport à mes résultats. Aujourd’hui, j’ai envie de refaire des

courses, mais les réponses viendront en les enchaînant. Et le moment où je n’aurai plus les crocs, alors il sera temps de ranger les skis.

Cette blessure au tibia at-elle été finalement plus difficile que les ruptures des ligaments croisés ?

Au début, on m’avait “vendu” que trois mois plus tard, je pourrais être de retour sur les skis. Ok, c’était vrai, mais il m’a fallu bien plus de temps pour pouvoir retrouver la compétitio­n. Je n’avais pas la même flexion de ma cheville, ce qui est le plus important pour le slalom. Je me suis rendu compte assez vite, qu’il fallait que je sois patiente.

Et la décision de zapper la fin de saison dernière a été la bonne. Par rapport aux croisés, ce qui est plus difficile, c’est d’être dans le flou complet. Pour mes genoux, je savais que c’était six mois de rééducatio­n, avec un protocole précis. Et puis, le fait de rester un mois et demi dans un plâtre, ça a été très long.

Vous êtes-vous sentie bien soutenue pendant cette période ?

Oui, au CNE (centre national d’entraîneme­nt) à Albertvill­e, il y a une cellule de réathlétis­ation qui est rare pour les skieurs blessés. J’ai pu compter sur Vincent Blum, le coach des slalomeuse­s, qui a tout fait pour que j’essaie de revenir la saison dernière. Quand j’ai pris la décision de cette saison blanche, il a continué à bosser avec moi, a été très présent. J’ai aussi eu la chance de pouvoir compter sur la station d’Auron et notamment Joël Migliore qui ont tout mis en place pour que je puisse m’entraîner là-haut avant le confinemen­t, me traçant des pistes selon mes envies.

Et puis, en premier lieu, ce sont mes parents qui m’ont soutenue. Même à  ans, ce sont eux qui étaient là à ma sortie de l’avion et se sont occupés de moi.

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En premier lieu, ce sont mes parents qui m’ont soutenue. Même à  ans, ce sont eux qui étaient là à ma sortie de l’avion et se sont occupés de moi. ”

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